Le gouvernement Michel veut passer les réveillons au calme. Pour cela, il aimerait mettre derrière lui plusieurs gros dossiers d’ici-là. Voilà pourquoi un conseil des ministres restreint (kern) se tient ce matin à 9h. Au menu: le déminage du conflit social à la SNCB, la remise au travail progressive des malades de longue durée, la réforme de l’armée et de la police, et les modalités de mise en place de la Black Box, la caisse anti-fraude dans l’Horeca.
SNCB :
Pour rappel, vendredi dernier, le Fédéral a proposé de désigner des conciliateurs entre syndicats et direction de la SNCB à condition que la CSC Transcom et la CGSP Cheminots renoncent aux 5 jours de grève prévus en janvier. Les deux syndicats se sont réunis hier pour répondre au gouvernement avant le kern de ce matin. Le front commun syndical a finalement réclamé la négociation d'un pré-conciliateur ; un "démineur" chargé de définir le cadre des négociations à venir afin de résoudre le conflit social à la SNCB. Ce pré-conciliateur aurait jusqu'au 31 décembre au plus tard pour définir ce cadre de négociations. S'il réussit à mettre tout le monde d'accord sur celui-ci, les syndicats sont alors prêts à suspendre leur préavis de grève.
Pas de "démineur" tant que le préavis de grève tient toujours
Mais à leur arrivée au kern, les ministres se sont montrés intransigeants au micro de Loïc Parmentier pour RTLINFO. Pour le vice-Premier MR Didier Reynders, il est hors de question de négocier dans ce sens-là. Il faut d'abord que les syndicats laissent tomber leur préavis de grève et ensuite seulement le gouvernement étudiera leur demande. Le vice-Premier N-VA Jan Jambon, lui, a répondu clairement "non" à l'idée de nommer un "démineur". Idem côté Open Vld avec le vice-Premier Alexander De Croo: "Il faut cesser la danse de la pluie." Enfin, le vice-Premier CD&V et ministre de l'Emploi Kris Peeters a lui jugé cette demande des syndicats "un peu bizarre mais très créative, comme dans la politique". Mais cette formule relève à ses yeux du vocabulaire politique et non de la concertation sociale... et les exemples politiques récents n'ont pas tous été couronnés de succès, a-t-il fait remarquer.
Un sentiment confirmé à la mi-journée par le Premier ministre Charles Michel: le gouvernement fédéral "maintient son appel à suspendre les grèves prévues à la SNCB en janvier, et cela dans l'intérêt des voyageurs. Le gouvernement confirme qu'il est prêt à désigner immédiatement plusieurs médiateurs si ces grèves sont suspendues", a-t-il précisé. En sortant du Lambermont, où se tenait la réunion, la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, s'est montrée peu loquace. "Nous avons fait une proposition et nous restons sur notre proposition de départ", a-t-elle déclaré.
Malades de longue durée :
Faut-il sanctionner les malades de longue durée redevenus aptes et qui refusent leur parcours de réintégration? Faut-il leur retirer 10% de leur indemnité? Patrons, syndicats ainsi que le CD&V sont contre la sanction. Mais la N-VA, le MR et l’Open Vld sont pour. Pourquoi ? Car ces travailleurs en état de travailler mais payés à rester chez eux coûtent cher à l’Etat. C’est le budget de la sécurité sociale qui se retrouve grevé. La Belgique compte 335.000 travailleurs en congé maladie depuis plus d'un an.
Police :
Quelles missions de la police peut-on déléguer au privé? Le contrôle dans les palais de justice? Le recours à des chiens d’agences privées pour la détection d’explosifs? C’est ce à quoi devront répondre les ministres pour avancer sur ce fameux "plan pour une police simplifiée" du ministre de l'Intérieur Jan Jambon. Une information développée ce matin par le chroniqueur économique de Bel RTL Bruno Wattenbergh.
Armée :
Quel sera le visage de l’armée dans quinze ans? Son budget, ses effectifs, son matériel? Depuis Pâques, le gouvernement tente d’y répondre. Les investissements à décider sont lourds : l’achat de nouvelles frégates et de chasseurs pour remplacer les F-16 sont en discussion.
Black box :
Enfin... En principe, en janvier 2016, les caisses enregistreuses intelligentes (black box/boites noires) doivent entrer en vigueur. Mais qui vont-elles équiper ? C’est là que ça coince. Comment distinguer clairement un repas du simple en-cas. Vu la complexité du dossier, il y aura sans doute des mesures transitoires.
Demain/mercredi matin, un comité de concertation est prévu. Un conseil des ministres aura également lieu d’ici Noël.
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