Remettre les personnes en incapacité au travail après deux mois. Si le travailleur refuse, il verra son indemnité journalière diminuée de 10 %. C'est le projet du gouvernement fédéral. Une idée très critiquée par les mutuelles et les syndicats.
La ministre Maggie de Block veut remettre au plus vite au travail les malades de longue durée. Un nouveau projet est en préparation. Il est loin de faire l'unanimité. Un emploi contribue au sentiment d’amour propre d’une personne et un salaire est préférable à une simple allocation. Voilà les raisons invoquées par la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Maggie de Block pour défendre son projet de remise à l’emploi des malades de longues durées.
Des sanctions pointées du doigt
Le principe: après deux mois d’incapacité de travail, le médecin-conseil de la mutuelle convoque le patient examine ses capacités restantes. Il en parle avec le médecin du travail et propose alors un trajet personnalisé. En cas d’absence aux convocations ou de mauvaises volontés, 10% d’indemnités journalières en moins. Cette sanction est vivement critiquée par les syndicats et les mutuelles qui font remarquer que les meilleurs résultats s’obtiennent sur base volontaire.
"Mauvaise idée"
Le but du gouvernement Michel est de remettre 10.000 malades de longues durées à l’emploi dès l’année prochaine. Ambitieux, ils ne sont que 1500 à avoir retrouvé le chemin du travail. Remettre le plus vite possible dans le circuit de l’emploi le plus de personnes en incapacité de travail n’est pas une excellente idée d’après le patron du syndicat socialiste, Marc Goblet: "Ça va amener l’employeur à dire qu’il n’a pas de travail adapté et on les sortira pour cas de force majeur. Ils iront de nouveau au chômage. On les exclura. On est vraiment dans une logique budgétaire." Budgétaire? "Pas seulement" répond Jean Hermesse, secrétaire général de la mutualité chrétienne. La remise à l’emploi peut être très bénéfique. C’est plutôt la méthode qui est ici critiquable, car des sanctions sont prévues: "Les réinsertions professionnelles réussissent lorsque les gens sont motivés. Ici, la motivation devient négative."
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