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Le gouvernement va-t-il survivre au conseil des ministres? "Je ne peux pas préjuger la décision qui sera prise aujourd'hui"

Le gouvernement va-t-il survivre au conseil des ministres? "Je ne peux pas préjuger la décision qui sera prise aujourd'hui"
 
 

Après le long débat parlementaire de jeudi, le pacte de l'ONU sur les migrations, que rejette toujours la N-VA, devrait revenir sur la table du conseil des ministres ce vendredi matin où le constat de l'absence de consensus entre les partis de la majorité pourrait être formellement posé.

Le MR, l'Open Vld et le CD&V souhaitent en effet que le gouvernement approuve le pacte, ce que refuse la N-VA. Jeudi, le Premier ministre Charles Michel a confirmé qu'il se rendra bien à Marrakech. Selon les nationalistes flamands, il ne pourra toutefois y parler au nom du gouvernement puisque le conseil des ministres n'a jamais donné de feu vert officiel. De ce fait, et en vertu de la constitution, le Premier ministre ne peut s'exprimer au nom de l'exécutif, estime le parti de Bart De Wever.

Une interprétation contestée par les libéraux et les chrétiens-démocrates qui soulignent, eux, que le dossier a bien été examiné au niveau politique durant les derniers mois.


"Au nom de qui Charles Michel va-t-il parler à Marrakech ?"

Le dossier sera remis sur la table du conseil de ministres qui a débuté ce vendredi à 10h. A leur arrivée, la plupart des ministres ont admis que des discussions auront plus que probablement lieu dans la matinée.

Mais personne n'a voulu se mouiller en ce qui concerne le rôle que tiendra Charles Michel à Marrakech. "Probablement que nous allons évoquer ce problème au conseil des ministres. Vous avez vu que hier durant la séance parlementaire, par le biais d’un amendement, de mandater le Premier ministre par rapport à cette question et donc nous allons certainement l’évoquer aujourd’hui, peut-être pas en réunion plénière mais certainement en kern", a indique Marie-Christine Marghem à son arrivée. 

"Au nom de qui Charles Michel va-t-il parler à Marrakech ?", lui demande notre journaliste Chantal Monet. "Je ne peux pas préjuger de la décision qui sera prise aujourd’hui, donc il faut me laisser vivre comme mes collègues la réunion de gouvernement et après nous aurons la réponse", se borne à répondre la ministre, qui a juste confirmé que son parti, le MR, soutient ce pacte.

Comment sortir de la crise gouvernementale provoquée par le Pacte migratoire ? Et au nom de qui Charles Michel va-t-il parler ? "Je crois que le Premier ministre a répondu hier à la Chambre. Il y a donc une position qui a été adoptée par les groupes du parlement et la réponse a été donnée par le gouvernement, donc on va continuer sur cette voie-là", a indiqué Didier Reynders.

"L'écueil de New York doit être déminé"

"Si la N-VA ne laisse pas le Premier ministre aller à Marrakech, nous aurons un gros problème politique", a déclaré vendredi matin, dans l'émission de la VRT De Ochtend, le chef de groupe du CD&V à la Chambre, Servais Verherstraeten. Par contre, si Charles Michel fait le voyage au Maroc, il aura 10 jours de plus pour trouver une solution avant le vote du texte à l'ONU, a-t-il ajouté. "L'écueil de New York doit être déminé, ce qui permettrait au gouvernement d'arriver à la fin de la législature", a encore dit M. Verherstraeten selon qui le Premier ministre devra faire preuve de créativité.


"A titre personnel ?"

Sur La Première, le professeur de droit constitutionnel à l'UCL et député fédéral cdH Francis Delpérée, lui, est revenu sur le "à titre personnel" de Charles Michel. "S'il se considère comme une personne et non plus comme le Premier ministre, alors que faisait-il hier à la Chambre des représentants? Le Président de la Chambre aurait dû lui dire 'buiten'", a-t-il notamment estimé. "La plus importante des formations politiques de son gouvernement dit clairement 'Je suis contre' sur un sujet. Il y a Conseil des Ministres aujourd'hui, et je ne comprendrais pas que le Premier ministre ne mette pas ce pacte migratoire comme premier point des ordres du jour et pose à ses ministres la question de confiance", a poursuivi M. Delpérée en estimant enfin "qu'un gouvernement minoritaire est une hérésie constitutionnelle, une hypothèse qu'il faut mettre de côté et qui n'est plus faisable en Belgique".


 

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