Avec la sortie du nucléaire, de nombreux observateurs s'accordent à dire que l'électricité nous coûtera plus cher à l'avenir. La société regroupant les industries du gaz a même estimé ce coût à l'horizon 2030. Que devrait nous coûter notre électricité dans 13 ans? Eric Van Duyse et Steve Daman ont tenté d'y répondre pour le RTL info 13 heures.
Les gouvernements belges se penchent enfin ensemble sur l'avenir énergétique: une transition vers moins de consommation et moins de pollution. Aucune décision n'a été prise pour l'instant mais une certaine inquiétude se fait déjà sentir, en particulier du côté des gros consommateurs d'énergie.
Ainsi, la Febeliac, qui rassemble 80% des industries nécessitant une énorme quantité de gaz ou d'électricité, estime qu'à l'horizon 2030, les choix seront limités.
"On évolue vers un système bipolaire, estime Peter Claes, de la Febeliec, au niveau de la production d'électricité. Donc d'une part des centrales à gaz qui remplaceront essentiellement le nucléaire, d'autre part, beaucoup de renouvelable, parce que c'était inhérent au système. Et puis, au moment où il n'y a pas de vent et de soleil en Belgique, on importera de l'électricité massivement à partir de l'étranger."
Le prix de l'électricité va "quasiment doubler d'ici 2030"
Selon la Febeliac, le coût de l'énergie constitue déjà un handicap industriel de 20 à 40% par rapport aux pays voisins. Ces entreprises mettent donc la pression sur les choix énergétiques. Pour elles, il en va de la compétitivité de la Belgique
"Les coûts vont quasiment doubler d'ici 2030. Dans tous les scénarios, il y une évolution dans cette direction-là, sauf peut-être un scénario: le prolongement de deux centrales nucléaires jusque 2035, ça ferait une différence de 700 millions par an, ce qui est un impact important"
Les choix pour l'avenir semblent assez limités: pas de formule miracle pour l'énergie du futur, car contrairement à certains pays comme la Russie ou le Canada, nous ne disposons pas de larges ressources naturelles comme l'hydroélectricité.
Tous les ministres compétents rassemblés
Les ministres fédéral et régionaux de l'Energie se réunissaient ce lundi matin pour préparer la future sortie du nucléaire. Il s'agit d'une première étape vers la conclusion d'un pacte énergétique entre le fédéral et les régions, prévu initialement pour fin 2015, mais dont l'échéance a sans arrêt été repoussée.
Marie-Christine Marghem s'est entretenue avec ses homologues des régions flamande, Bart Tommelein, bruxelloise avec Céline Fremault et wallonne avec Christophe Lacroix. Il a hérité de la compétence de Paul Furlan la semaine dernière, a donc été immédiatement à l'oeuvre sur ce dossier, probablement l'un des plus délicats qu'il aura à traiter lors de cette législature.
De quoi ont-ils parlé exactement?
La réunion prévue ce lundi constituait la première rencontre officielle en vue de l'élaboration du pacte énergétique. Les quatre responsables politiques ont examiné comment les mesures, destinées à soutenir la sortie du nucléaire, peuvent être partagées.
Des questions relatives au stockage, à une meilleure coopération avec les Etats voisins et à la mise sur pied d'une réserve stratégique plus importante ont été abordées. C'est principalement la réserve stratégique qui poserait actuellement problème, a-t-on laissé entendre au cabinet Marghem. Les centrales au gaz, censées combler un manque de production d'énergie verte, sont par ailleurs déficitaires pour l'instant.
La sortie du nucléaire possible pour 2025 à condition de conclure un pacte cette année
Selon une étude allemande, la sortie du nucléaire en Belgique à l'horizon 2025 est possible, à condition qu'un pacte soit conclu au cours de cette année entre le fédéral et les entités fédérées. Plusieurs organisations environnementales soulignent que la diminution spectaculaire des prix des énergies éolienne et solaire doit être prise en compte pour envisager un avenir avec plus de renouvelable, plutôt qu'un scénario avec les énergies fossiles, qui "coûterait 2 milliards de plus en subsides".
L'IEW, le Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace et WWF présenteront leurs calculs aux ministres avant le début de la concertation.
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