Luc Hennart, le président du Tribunal de 1ère instance de Bruxelles, est l’invité de la rédaction de Bel RTL. Au micro de Martin Buxant, il estime que le pouvoir judiciaire n’a jamais été aussi malmené.
Luc Hennart: Ministre après ministre de la Justice, on nous a traités de plus en plus mal et je ne suis pas le seul à le penser. On a atteint aujourd’hui un niveau jamais atteint auparavant. On a vraiment le sentiment d’être très malmené. Et on a le sentiment que tout doucement on conduit vers le fiasco.
Martin Buxant: L’actuel ministre de la Justice, Koen Geens, est dans votre collimateur. Pourtant son credo à lui, c’est quand même de payer les factures en retard, de résorber l’arriéré, une justice plus rapide aussi, c’est ça qu’il veut faire.
L.H.: Il a découvert le couteau à couper le beurre. La seule chose que je voudrais lui dire c’est que cette justice plus rapide, cette justice plus efficace, on y travaille au quotidien et ce que je demande au ministre de la Justice, et singulièrement en ce qui concerne la justice bruxelloise, c’est qu’il veuille bien admettre qu'énormément d’efforts ont été faits. Nous avons modifié toute une série de manières de faire pour que cette justice soit meilleure, mais pas en nous donnant moins de moyens, en utilisant bien les moyens que l’on a. Mais aujourd’hui, on diminue ces moyens.
M.B.: Il ne sait bat pas assez pour les moyens budgétaires de la justice, c’est ça que vous voulez dire?
L.H.: Lui, il dit qu’il se bat et qu’il se bat beaucoup. Vous savez, on parle de personnel. On peut nous promettre du personnel mais ce qui moi m’intéresse c’est de voir le personnel assis sur les chaises face à leur ordinateur qui travaille au quotidien. Promettre du personnel et garder des chaises vides, ça ne fait pas vraiment l’affaire.
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