Ce lundi, Bart De Wever, président du parti nationaliste flamand N-VA, et Jan Jambon, ex-ministre fédéral de l'Intérieur (N-VA également), ont affirmé vouloir combattre la "reconquête" annoncée vendredi dernier par le Parti socialiste francophone. Selon la N-VA, si le PS revient aux affaires au fédéral, le parti flamand défendra alors le confédéralisme. Antonio Solimando, journaliste politique, apporte son éclairage sur les dernières déclarations de Bart De Wever.
"La N-VA qui propose un Premier ministre pour gouverner la Belgique, c’est du jamais vu?", interroge Olivier Schoonejans. Pour Antonio Solimando, il s’agit effectivement d’une annonce historique. "Un parti qui défend la fin de l’Etat belge n’a jamais réellement postulé au poste de Premier ministre. Bart De Wever ne l’a pas fait en 2010 et ne l’a pas fait en 2014 alors que son parti était arrivé en tête des élections", souligne-t-il.
Et notre expert en politique de développer:
"Il est intéressant aussi d’analyser qui se présente où. Jan Jambon est préféré à Bart De Wever au niveau fédéral. Jan Jambon, on sait que c’est une personnalité qui est plus populaire côté francophone, plus rassembleuse et donc plus apte à être chef de gouvernement. Pour Bart De Wever, l’explication est autre. Il devait rester en principe bourgmestre d’Anvers. Mais on a vu lors des élections communales que la N-VA avait plutôt perdu les élections là où elle n’avait pas de figures importantes, de poids lourds comme ils disent au sein du parti. Ça force finalement Bart De Wever à se présenter comme tête de liste à la ministre-présidence flamande".
Une vision binaire très fédératrice
La N-VA tenterait ainsi d'imposer sa vision de l'échiquier politique. Un clivage peut-être réducteur, mais qui permet de consolider sa base électorale. "La N-VA arrive en réaction au PS, en réaction à Elio Di Rupo qui parlait vendredi de reconquête, reconquête du pouvoir fédéral pour le PS, reconquête peut-être aussi dans la tête d’Elio Di Rupo du poste de Premier ministre. Et la N-VA veut s’opposer aujourd’hui à cette tentative de reconquête", explique Antonio Solimando. "Comme en 2014, on va retourner dans une configuration où systématiquement la N-VA et le PS parlent l’un de l’autre, critiquent l’un et l’autre parce qu’ils sont les meilleurs ennemis et qu’ils savent que c’est très fédérateur au sein de leur électorat respectif".
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