Le président du MR Georges-Louis Bouchez estime qu'il faut une inspection des impôts européenne pour renforcer les services d'inspection et lutter contre la fraude fiscale.
Georges-Louis Bouchez, le président du MR, était l’invité politique de Fabrice Grosfilley ce mardi matin sur Bel RTL. Le libéral a notamment évoqué l'enquête baptisée "Pandora papers".
Les révélations des Pandora papers, elles vous choquent ou pas ?
"La question ce n’est pas d’être dans l’indignation permanente. La question c’est d’agir et de bien cibler le problème. Je lis ce matin dans un édito de presse que l’on met sur un même pied la fraude et l’évasion. Ce n’est pas du tout la même chose. La fraude doit être sanctionnée et combattue. A ce titre, le gouvernement Michel a eu deux années record en matière de lutte contre la fraude. En 2017, 2,1 milliards. Et de l’autre côté l’évasion où l’on peut effectivement se demander si l’optimisation fiscale peut encore être acceptable. Si cela ne l’est pas, on doit prendre des lois. Mais moi j’insiste sur un point : si on fait des lois pour que tout le monde paye sa juste part d’impôts, c’est pour baisser l’impôt des classes moyennes et des classes populaires, pas pour rajouter de la pression fiscale."
Est-ce que vous avez le sentiment qu’on peut créer des sociétés au Panama, aux Seychelles, dans les îles vierges, y localiser des avoirs, avoir des montages compliqués qui ressemblent à des écrans et que ce n’est pas dans le but d’échapper aux impôts ?
"Je le répète, est-ce que c’est légal ou pas ? Est-ce que ces gens paient des impôts en Belgique ? Oui grâce au gouvernement Michel. Nous avons instauré ce que l’on appelle la taxe caïman qui permet de vous taxer sur les revenus qui sont générés par ces sociétés à l’étranger."
Oui, mais vous faites la différence entre l’optimisation fiscale et la fraude fiscale. Hier le ministre des finances Vincent Van Peteghem sur Twitter il a estimé que quand on évitait l’impôt via des constructions offshore, c’est de la fraude et qu’il n’y a pas de discussion. Vous n’êtes pas d’accord avec lui ?
"Il a parlé d’évasion fiscale. Ce n’est pas la question d’être d’accord ou pas. Je suis juriste et à mal nommer les choses on ajoute au malheur du monde. Parce qu’aujourd’hui dire aux gens que dans ce journal tous les noms qui sont présents sont des gens qui ont fraudé c’est faux. Et pourquoi c’est mal ? Parce que ces gens pensent qu’il y aura des condamnations en justice, des rattrapages par l’administration fiscale. Or cela ne sera pas le cas. Donc si on a des problèmes avec l’optimisation fiscale, ouvrons le débat. Nous avons des propositions."
Vous avez un problème avec l’optimisation fiscale ?
"Ce que je souhaite c’est une fiscalité plus juste…"
Donc vous ne condamnez pas ceux qui mettent de l’argent dans des paradis fiscaux ?
"Si le monde était aussi simple je serais très heureux. Je veux une fiscalité plus basse pour qu'il n'y ait plus aucun mécanisme. Le problème de notre système c’est qu’il est hypocrite, avec des taux fiscaux très élevés mais il y a plein de mécanismes pour pouvoir y échapper. Résultat des courses : ce sont les classes moyennes et populaires que l'on presse comme des citrons en permanence. Je veux un système fiscal juste. En ce qui concerne la fraude, il faudrait arrêter de lever ses bras au ciel comme si de rien n'était. Sous le gouvernement Michel, nous avons augmenté de près de 100 personnes le nombre de gens à l'inspection spéciale des impôts et moi je pense que l'on doit aussi travailler au niveau européen. Pour aller vers le Panama, Bahreïn ou Dubaï, il nous faut un poids européen".
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