En présentant ses vœux à la presse, Paul Magnette a longuement évoqué la crise politique actuelle. Le président du PS ne croit pas au geste d'ouverture de Bart De Wever et la N-VA. La méfiance reste toujours de mise.
Le président du PS, Paul Magnette, a mis au défi jeudi la N-VA. A l'occasion des vœux du Nouvel An du PS, organisés à Obaix (Pont-à-Celles), Paul Magnette a prononcé un discours démontrant sa méfiance envers les gestes d'ouverture de la N-VA. Le mot "méfiance" n'était pas prononcé par le président du parti PS mais le mot était entre toutes les lignes de son discours.
"J'entends certains dire: 'nous faisons des ouvertures', eh bien, qu'ils le démontrent! Les positions du PS, elles, sont claires et connues de tous", a-t-il lancé. Sans citer la N-VA, Paul Magnette le président du PS met au défi le parti nationaliste flamand."Nous attendons maintenant des autres formations politiques qu'elles fassent preuve de la même clarté. Il ne suffit pas de dire qu'on est prêt à prendre des responsabilités, à faire des soi-disant ouvertures quand on se sent isolés, il faut dire devant l'ensemble des citoyens comment on va s'y prendre, et qu'on parle enfin du fond pour relever les défis de notre temps", a-t-il ajouté.
Il lui demande de démontrer sa sincérité cinq jours après que Bart De Wever eut semblé faire une ouverture en direction des socialistes. "On pourrait entrer dans une nouvelle phase où le PS se rend compte qu'il faut, à la fin de la journée, se mettre à table avec moi pour voir un compromis est possible", avait Bart De Wever. Paul Magnette n'exclut pas explicitement la N-VA mais l'accuse de manoeuvres pour faire traîner la formation. "Nous savons que certains feront tout pour empêcher la formation d'un gouvernement parce que le seul but, c'est de démontrer que la Belgique ne fonctionne pas pour préparer son démantèlement", déclare celui-ci.
Une majorité sous certaines conditions
Le président du Parti socialiste s'est dit disponible pour former une majorité sous certaines conditions. "Nous voulons une pension à 1500 euros minimum. Nous voulons un refinancement des soins de santé. Nous voulons un réinvestissement massif dans la SNCB".
M. Magnette a prononcé ce discours sous l'oeil approbateur du nouveau président du sp.a Conner Rousseau. Il en a profité pour réaffirmer la solidité de la famille socialiste, au moment où des voix dissonantes se sont élevées au sp.a. "Nous sommes deux partis, mais nous formons aussi une famille, qui partage les mêmes valeurs et les mêmes combats. Et nous sommes aussi, certains ont tendance à l'oublier, la première famille politique du pays". Paul Magnette s'est dit constructif, pour une majorité qui "répare les erreurs sociales" commises selon lui par le précédent gouvernement, et a répété les lignes rouges du PS.
Ils ne réussiront jamais à diviser le socialisme
"J'ai un message à ceux qui essaient de diviser les gens et le pays: ils ne réussiront jamais! J'ai aussi pour eux ce message: ils ne réussiront jamais à diviser le socialisme", a affirmé jeudi le président du sp.a Conner Rousseau, présent au côté de son homologue du PS Paul Magnette.
Apporter des solutions sociales aux questions des pensions, des soins de santé, du climat ou de la sécurité "n'est possible qu'avec deux partis socialistes les plus forts possibles", a affirmé M. Rousseau dans un discours en français.
Le jeune président de parti (27 ans) a appelé à se montrer constructifs et à "parler avec tout le monde", mais à le faire "surtout sur base de contenus, car le futur du pays est en jeu".
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