Invité de Martin Buxant ce matin sur Bel RTL, François Bellot, ministre MR de la Mobilité, a évoqué les mesures qu’il compte prendre pour diminuer le nombre de morts sur nos routes.
Premier projet de loi voté en plénière concernant la sécurité routière : l’éthylotest anti-démarrage, destiné à lutter contre l’alcool au volant. Sur Bel RTL, le ministre de la Mobilité a expliqué comment cela allait fonctionner concrètement. Il concernera d’abord "les personnes qui ont des taux d’imprégnation très élevés, au-dessus d’1,8 (plus de 10 bières en l’espace de deux heures), ou en récidive (deux fois au-dessus d’1,2)". Ces personnes auront l’obligation de placer un éthylotest anti-démarrage, "un petit équipement que l’on met sur le démarreur de la voiture. Juste avant de tourner la clé, vous devez souffler dans un tube. S’il y a présence d’alcool, la voiture ne démarre pas. Si vous essayez trois fois, la voiture est bloquée, vous devez téléphoner à l’opérateur qui gère le système pour pouvoir débloquer la voiture. Ce n’est seulement pas un équipement, c’est aussi un accompagnement avec des psychologues, qui vont sensibiliser les personnes pour tenter de les désinhiber", a précisé François Bellot.
Qui payera pour ce système ? Les personnes elles-mêmes. "Elles auront le choix entre l’éthylotest au démarrage ou, comme aujourd’hui, le retrait de permis entre 1 et 3 ans, avec la sanction professionnelle et sociale que ça entraîne. En termes de coûts, il faut savoir que l’amende va de 3.000 à 16.000 euros."
Prison en cas de délit de fuite
Lutter contre les délits de fuite fait aussi partie des priorités du ministre. "On veut vraiment lutter contre des comportements de conducteurs que l’on peut qualifier de chauffards. Le délit de fuite est un phénomène grave. Toutes les familles des victimes de la route nous ont souvent dit que c’était un acte lâche." Ce que le ministre prévoit ? Des peines d’emprisonnement. "Par exemple, en cas de lésion corporelle ou de tué, cela va de 2 à 4 ans. C’est une peine effective."
Pouvoir rouler plus vite ?
Une autre mesure fait débat actuellement, la gestion dynamique de vitesses. "Que les choses soient claires. Est-il cohérent de maintenir 120 km/h sur toutes les routes à tous les endroits, à tous les moments ? Non." Pour François Bellot, plusieurs éléments sont à prendre en compte : les conditions météo et la densité du trafic. "Toutes les études et les exemples étrangers démontrent qu’il faut utiliser les vitesses dynamiques, c’est-à-dire réduire les vitesses quand il y a une grande densité ou que les conditions météo ne sont pas bonnes. Mais pourquoi pas, à certains endroits, dans des sections bien limitées, peu accidentogènes, ne pas passer à 130 km/h ? Dans les Ardennes, vous avez des lignes droites en pleine nuit où il n’y a personne et on vous oblige à rouler à 120 km/h comme quand vous arrivez dans la région bruxelloise quand il y a 3.000 véhicules par heure et que le trafic est bloqué."
La mesure est encore à l’étude. "Ce que je fais, c’est inviter mes collègues régionaux de la mobilité à lire l’étude. Si on adopte les vitesses dynamiques en Belgique, on réduirait le nombre de morts de 5 à 6%, ce n’est pas négligeable."
L’objectif est de descendre à 420 morts par an sur nos routes d’ici 2020. Actuellement, selon le ministre, il y a encore entre 550 et 560 décès chaque année. Mais les chiffres diminuent tout de même au fil des ans.
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