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L'éclairage d'Antonio Solimando sur la proposition de réforme des pensions: "Elle a pour ambition d'essayer de garder les Belges un maximum au travail"

 
 

Tous les Belges pourront prétendre à une pension anticipée dès 60 ans s'ils affichent une carrière de 42 ans et toucheront un bonus s'ils prestent plus longtemps, annonce la ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS). Mais qu'en est-il du financement des pensions ?

Antonio Solimando, notre expert des questions politiques, nous offrait un éclairage sur cette proposition dans le RTLinfo 13H et évoquait la viabilité du système proposé.

Le principal problème du système de pension est son financement. On a entendu tous les ajustements que la ministre voulait faire mais rien vraiment sur la question du financement des retraites. Est-ce que cette réforme répond à ce défi là?

Antonio Solimando: Non, clairement ces mesures ne suffiront pas à à remplir ce problème de viabilité du système. Pourquoi? Parce que les coûts sont colossaux. Ils augmentent chaque année. Pour payer les pensions chaque année on doit dépenser 6% de plus que l'année précédente. Depuis dix ans, on a ainsi dû dépenser 15 milliards de plus pour assumer les pensions de tous les Belges sur une année.

Dans cinq ans, ces coûts vont continuer à s'accélérer c'est-à-dire que dans cinq ans, il faudra 15 milliards de plus pour payer toutes les retraites des Belges étalées sur un an. Les mesures de Karine Lalieux ont pour ambition d'essayer de garder les Belges un maximum au travail et donc de continuer à les faire cotiser d'une certaine façon pour qu'ils continuent à remplir les caisses de l'Etat, mais pour y arriver elle prend des mesures qui sont parfois coûteuses comme le bonus pension ou comme la simplification de l'accès aux retraites anticipées, parfois des mesures qui sont budgétairement neutres comme la pension à temps partiel. Et les mesures qui permettraient de faire des économies, vous l' avez entendu, en fait elles sont jugées par notamment les partis de la majorité comme étant trop timides, jugées également trop timides par des experts académiques.

Cette réforme finalement c'est un peu comme une réforme fiscale: on a les effets tout de suite, les coûts tout de suite pour le budget de l'Etat mais les effets retour attendus ils sont toujours incertains et peut être éloignés dans le temps.


 

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