Malgré le scandale Publifin, certaines pratiques peuvent encore surprendre. C'est le cas notamment de récentes nominations de certaines personnalités politiques à des postes d'administrateurs dans des sociétés publiques et privées. Au circuit de Francorchamps, par exemple, ou encore à l'aéroport de Liège. Certains s'en inquiètent et estiment qu'on est encore loin des principes de bonne gouvernance. Julien Modave et Marc Evrard se sont renseignés sur ces nominations.
Melchior Wathelet a été nommé par le ministre de l’Economie à la tête des deux structures de gestion du circuit de Spa-Francorchamps. Mais l’ancien ministre n’est pas la seule personnalité politique à se retrouver à un poste d’a administrateur dans une société publique ou privée. Trois autres anciens ministres, Robert Collignon, José Happart et Jean-Pierre Grafé qui sont pourtant touchés par la limite d’âge de 70 ans et ne devraient donc plus pouvoir exercer de mandat public, ont été nommés administrateurs l’aéroport de Liège. Il s’agit d’une structure de droit privé mais détenue, in fine, par Publifin.
"Ce sont des éléments qui font un peu apparaître ce sentiment de copain"
Jamais la légalité n’est donc bafouée, mais comme d’autres, le politologue Michel Hermans, s’interroge sur la moralité et l’éthique de ces désignations. "Melchior Wathelet a quitté la politique et quelque part, s’il faut des relais du politique dans des entreprises publiques, je ne vois pas pourquoi nécessairement aller rechercher quelqu’un qui a quitté la politique. Ça peut être le cas également de Jean-Pierre Grafé qui n’est plus en politique. Ce sont des éléments qui font un peu apparaître ce sentiment de copain", a fait remarquer le professeur en sciences politiques à ULg.
"Ils n’ont pas compris ce que la population ressentait"
Aujourd’hui encore, l’entreprise Nethys, détenue par des fonds publics, attaque cinq députés de la commission d’enquête parlementaire Publifin. C’est une gestion illisible de l’action publique. "C’est une chose qui est ahurissante et je me pose vraiment des questions. Mais que cherchent-ils réellement à obtenir ? Ils n’ont pas compris ce que la population ressentait, c’est-à-dire, un ras-le-bol général qui n’est pas seulement qu’en Belgique, ni en Wallonie, il apparaît partout", a insisté M. Hermans.
Les électeurs réclament en effet aujourd’hui plus qu’une gestion légale des affaires. Toutes les études d’opinion démontrent qu’il faut plus de moralité, plus de renouveau, plus de cette confiance qui, disent les spécialistes, a clairement disparu.
Vos commentaires