L'administrateur délégué de Nethys et bourgmestre d'Ans Stéphane Moreau a annoncé mardi sa démission du Parti socialiste, quelques jours après que l'ex-président de Publifin et Nethys André Gilles en eut été exclu, et alors que son propre cas devait être examiné avant la fin du mois par la commission de vigilance du PS.
Le patron de Nethys, au coeur du scandale Publifin, a annoncé sa démission du Parti socialiste. Pressé par son parti, ce dernier avait déjà annoncé il y a quelques semaines qu'il renonçait à son mandat de bourgmestre de Ans. "Après plus de trois mois d'observation des évolutions du dossier Publifin, je constate que mon appartenance politique me cause un préjudice personnel dans la mesure où je suis jugé non à l'aune des résultats économiques de l'entreprise que je dirige mais en fonction de critères strictement politiques", indique-t-il dans un communiqué.
"J’observe une différence de traitement injustifiée, notamment médiatique, réservée aux dirigeants d’entreprise engagés politiquement par rapport à ceux qui ne le sont pas", a-t-il indiqué dans un communiqué de presse. "Il me semble donc indéniable qu’il est inutile de tenter davantage de démontrer qu’il n’est pas incompatible d’appartenir à un parti politique et de diriger une entreprise à succès", poursuit-il.
Enfin, Stéphane Moreau insiste sur le fait qu'au sein de Nethys, il a rempli le rôle qui lui était demandé et insiste sur ses bons résultats. "Je souligne, à nouveau, que depuis 2005, lorsqu’il m’a été demandé de prendre la tête de l’Association liégeoise d’électricité, j’ai, avec mes collaborateurs et le Conseil d’administration, fait prospérer l’entreprise au point d’en multiplier la valeur par 2,5 et de maintenir et créer un maximum d’emplois à Liège et en Wallonie, 2.946 à ce jour".
"Une décision qui lui appartient"
Jean-Pierre Hupkens, élu président de la Fédération du Parti Socialiste Liégeois samedi soir, a réagi à la démission de Stéphane Moreau. "Je prends acte de la décision de monsieur Stéphane Moreau et nous aurons à en tirer les conséquences qui en découlent, bien évidemment", a-t-il indiqué sur Bel RTL. "C'est une décision qui lui appartient, je n'ai pas à porter de jugement sur cette décision", a-t-il précisé.
Après André Gilles...
L'ex-député provincial et ex-président de Publifin André Gilles a lui été exclu jeudi passé du parti socialiste. "Il ne fait plus partie des membres du PS et ne peut plus exercer aucun mandat pour le compte du PS", avait précisé le parti dans un communiqué.
Entendu en commission d'enquête Publifin du parlement wallon, M. Moreau tout comme André Gilles avaient été mis sur la sellette pour leur responsabilité supposée dans la mise sur pied des comités de secteur de l'intercommunale Publifin, organes consultatifs dans lesquelles une vingtaine de mandataires locaux ont perçu d'importantes rémunérations fixes pour des prestations légères voire inexistantes. Le modèle du groupe Publifin qu'ils ont créé a lui aussi fait l'objet de critiques, au vu de la hauteur des rémunérations octroyées aux dirigeants des sociétés privées qui en dépendent, et de la perte du contrôle public consenties par les communes associées.
André Gilles et Stéphane Moreau ont condamné les dysfonctionnements des comités de secteur tout en soutenant que rien d'illégal n'avait été commis.
Une information judiciaire est ouverte au parquet général de Liège pour évaluer si des faits de faux, usage de faux et abus de biens sociaux ont été commis. La commission d'enquête parlementaire, quant à elle, pourrait finaliser cette semaine encore un premier rapport intermédiaire.
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