En Flandre, une affaire secoue l'Open VLD, le parti libéral flamand. L'association d'une députée anversoise fait l'objet d'une enquête pour malversations financières. Son asbl a reçu plus de 100.000€ de son parti pour financer sa campagne électorale de 2019. Le financement n'est pas illégal, mais il suscite des interrogations dans le cadre des suspicions qui pèsent déjà contre l'organisme.
Anversoise, 35 ans, Sihame El Kaouakibi a été élue en mai 2019 députée au parlement flamand. Avant, elle n’avait jamais fait de politique. Depuis 2009, elle est à la tête de Let's go urban, une asbl qui s’occupe de mettre en valeur le talent de jeunes en difficultés. Depuis, elle enchaine les mises à l’honneur. Anversoise de l’année, mérite de la culture, elle est considérée parmi les femmes issues de l’immigration comme l’une des plus influentes.
J’ai pris la décision qu’elle ne soit plus une membre active du parti
Mais aujourd’hui, les accusations qui pèsent sur son organisation éclaboussent son parti, l'Open VLD. La même formation politique que le Premier ministre. "J’ai pris la décision qu’elle ne soit plus une membre active du parti. Je pense que d’une part il y a la commotion provoquée par l’asbl, dans laquelle le parti n’est pas impliqué, et d’autre part l’affaire politique. Ce sont des choses qu’il vaut mieux séparer pour que chacun puisse être plus serein", a déclaré Egbert Lachaert, président de l'Open VLD, sur le plateau d'une chaîne flamande.
Son association, sous le coup d'une enquête, a reçu un financement de l'Open VLD
La commotion, elle concerne donc son asbl, Let’s go urban, au centre d’une enquête judiciaire pour malversations financières.
L’affaire politique a ensuite éclaté parce que l'Open VLD a versé à son association 109.000 euros pour financer la campagne électorale de la jeune femme en 2019. De l’argent qui a servi pour elle, pour d’autres collègues de partis, mais aussi à payer un collaborateur.
Il y a des raisons légitimes pour lesquelles un président de parti a fait cela
A l’époque, la présidente du parti, c’était Gwendolyn Rutten. "Gwendolyn a pris cette décision avec de bonnes intentions. Pour pouvoir présenter quelqu'un d’unique. Avec un parcours comme celui de Sihame, dans l’arrondissement électoral d’Anvers, qui n’est pas facile pour l’Open VLD… Je comprends qu’elle ait…", a d'abord expliqué le président de l'Open VLD sur le plateau de la chaîne flamande, avant d'être interrompu par la présentatrice. "Vous comprenez cette décision prise à l’époque?", l'a-t-elle interrogé. "Je pense qu’il y a des raisons légitimes pour lesquelles un président de parti a fait cela à ce moment-là", a-t-il répondu en direct.
La députée porte plainte contre d'anciens administrateurs
Rien d’illégal a priori sur ces sommes versées pour financer la campagne, mais le remous provoqué par cette affaite pousse le parti à réagir. Sihame El Kaouakibi a décidé, elle, de porter plainte contre d’anciens administrateurs de son asbl, à l’origine selon elle des malversations financières.
Vos commentaires