La ministre fédérale de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen), était l’invité de 7h50 au micro de Fabrice Grosfilley. Elle est revenue sur la sortie du nucléaire et la nécessité de remplacer les sept réacteurs de notre pays, qui sont des "dinosaures énergivores".
La sortie du nucléaire en Belgique est toujours bel et bien au programme, assure Tinne Van Der Straeten, ministre fédérale de l’Energie, ce mercredi matin au micro de Fabrice Grosfilley. L’objectif ? Opérer une transition énergétique vers du 100% renouvelable. "Pour ça, on a besoin de sortir de nos dinosaures énergivores, indique d’emblée la ministre Groen. Le nucléaire, c’est un dinosaure qui nous empêche de faire ce switch vers une énergie 100% renouvelable. On a sept unités nucléaires dans ce pays, dont cinq vont fermer dans tous les cas. Nous, on a confirmé qu’on fermerait les sept pour pouvoir faire ce switch vers l’énergie."
Pour Tinne Van Der Straeten, il est nécessaire d’augmenter nos capacités d’énergies renouvelables, et ce, même si le nucléaire ne produit pas de CO2. Il est donc considéré comme un atout dans la stratégie de décarbonation et pourtant, les réacteurs doivent être remplacer. "Il faut augmenter les éoliennes en mer du nord, par exemple. Mais pas seulement, il nous faut aussi des panneaux solaires et des capacités de stockage pour pouvoir stocker cette énergie flexible. Comme ça, on peut faire un switch vers un avenir qui est durable", assure-t-elle.
Une évaluation sur la sortie du nucléaire en novembre
Des craintes et des doutes avaient pourtant été émis par l’ex-ministre fédérale de l’Energie, Marie-Christine Marghem. Notamment en ce qui concerne les conditions nécessaires à la sortie du nucléaire, estimant qu’il faudrait prendre beaucoup plus de temps. Propos auxquels Tinne Van Der Straeten répond : "Il ne faut pas exagérer les choses non plus. On a décidé que l’on va tout préparer pour mettre en route cette sortie du nucléaire. Et qu’on fera une évaluation en novembre. On ne peut pas dire d’un gâteau qu’il n’est pas réussi tant qu’il n’est pas cuit."
Et de poursuivre : "Je ne demande pas une carte blanche, mais de la confiance. On va faire une transition qui est très grande donc on a besoin de tout le monde : les citoyens, les entreprises et aussi le monde politique."
Tout est désormais en route pour sortir du nucléaire. Les indicateurs sont au vert, excepté du côté de la Commission européenne, qui doit encore donner son approbation "mais on y travaille actuellement". Dans tous les cas, cinq des sept unités nucléaires de notre pays fermeront leurs portes. "Cela veut dire qu’il nous faut des capacités qui vont les remplacer. Il nous faut, de manière temporaire et dans un temps limité, une capacité qui sera peut-être une capacité fossile. Mais j’ai fait en sorte qu’on limite le plus possible cette alternative et en même j’ai déjà bétonné la sortie de l’énergie fossile", développe la ministre fédérale de l’Energie.
"La sortie du nucléaire ne pèsera pas sur la facture "
Des centrales au gaz pourraient bien être l’alternative aux réacteurs nucléaires. La législation prévoit cependant que les personnes voulant avoir recours au gaz devront faire une étude et soumettre un plan afin que ces capacités ne produisent pas de CO2.
Quant au prix de l’énergie, Tinne Van Der Straeten rassure : "On a écrit un accord de gouvernement et je suis là pour le faire exécuter dans son intégralité. Dans cet accord, on a écrit que les prix ne peuvent pas augmenter. On prend nos responsabilités, en tant que gouvernement, pour gérer ce prix et faire en sorte que la sortie du nucléaire ne pèse pas sur la facture.
Quoi qu’il en soit, la ministre Groen assure croire réellement en une décarbonation totale à l’horizon 2050. Et pour ce qui est d’un éventuel blackout, "On ne prend pas de risque avec la sécurité de l’approvisionnement. Tout ce qu’on fait avec les capacités qui remplacent le nucléaire, on ne prend pas de risques. On a un plan pour cela. Maintenant, le temps est court et on a besoin de tout le monde pour réussir", a-t-elle conclu.
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