Le secrétaire d'État à l'Asile et aux Migrations a pris la décision de retirer la carte de séjour de l'imam, d'origine saoudienne, de la Grande mosquée de Bruxelles. "On a eu des signaux très clairs que c'est un homme salafiste, très radicalisé, très conservateur et dangereux pour notre société et notre sécurité nationale", a-t-il justifié au journaliste Martin Buxant sur Bel RTL ce matin. "La Belgique doit prendre ses responsabilités dans son combat contre le salafisme", a précisé le membre de la N-VA. Plus tard dans la journée, il a indiqué à notre journaliste Chantal Monet que d'autres imams prêcheurs de haine subiraient le même sort. Cinq ou six individus seraient visés.
La non-reconduction du droit de séjour remonte à plusieurs mois mais l'imam continue ses prêches car il a introduit un recours au mois de mai. On attend toujours la décision de la justice par rapport à ce recours. L'imam, ainsi que son directeur, ont indiqué à notre journaliste qu'ils étaient stupéfaits et n'avaient rien à voir avec le salafisme.
Par ailleurs, toujours ce matin sur Bel RTL, Theo Francken a déclaré que "le contrôle sur les flux financiers des mosquées en Belgique est une priorité en Belgique et le ministre de la Justice Koen Geens va intensifier ses contrôles". Le secrétaire d'Etat a insisté sur le fait qu'il n'y a "pas de problème avec l'islam mais bien avec l'islam radical et le salafisme".
Au cours des derniers mois, la commission d'enquête parlementaire sur les attentats avait notamment concentré son attention sur le rôle de la Grande Mosquée du Cinquantenaire dans la diffusion d'un islam ultra-rigoriste voire radical. En février et avril derniers, les auditions de son imam adjoint et ensuite de son directeur s'étaient déroulées dans un climat tendu, révélant un gouffre entre les parlementaires et les dirigeants de ce lieu emblématique du culte musulman en Belgique.
Tant l'imam adjoint de la Grande Mosquée du Cinquantenaire, Mohamed Galaye N'Diaye, que Jamal Saleh Momenah, le directeur du Centre islamique et culturel de Belgique (CICB), avaient dit n'avoir pas eu connaissance de personnes passées par la Grande Mosquée qui seraient parties en Syrie, même si dans certains dossiers judiciaires ce passage apparaît. Ils n'avaient pas convaincu la commission du caractère modéré de l'islam pratiqué dans cet édifice religieux, restant flous sur le financement de l'institution.
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