Quelles sont précisément les décisions du gouvernement Michel qui restent en travers de la gorge des organisations qui manifestent ?
- Le respect de l'indexation automatique des salaires
- Les limitations d’accès aux allocations sociales
- La durée stricte de carrière poussant nombre de travailleurs à prester bien au-delà des 62 ans
- Le manque de prise en compte de la pénibilité pour fixer les carrières minimales
Ces quatre éléments sont ce qu’on peut appeler les "régressions sociales".
Les mesures du gouvernement Michel dénoncées visent à limiter des coûts budgétaires pour la sécurité sociale.
Au niveau des recettes, les syndicats réclament que les indispensables économies soient financées par les revenus du capital et des revenus immobiliers, plutôt que par des taxes sur la consommation.
Mais aussi et surtout, ce que critiquent les syndicats, c’est une autre philosophie de la concertation sociale.
Comment décrire cette nouvelle philosophie de la concertation sociale ?
Les gouvernements précédents ont historiquement tenté de dégager des compromis avec les partenaires sociaux. Le gouvernement Michel, concerte, écoute, mais en l’absence de consensus applique son accord de gouvernement conclu sur une politique de la relance "par l’offre", c-à-d une politique qui vise à restaurer croissance et création d’emploi en boostant la compétitivité des entreprises. Cela aussi, c’est nouveau.
Peut-on dire que les syndicats se mobilisent contre une politique d’austérité ?
Ceux qui le disent, ou qui le pensent, doivent aller voir ce qu’est une politique d’austérité en Grèce, en Espagne ou au Portugal. Nous y échappons pour l’instant, même si clairement nous subissons une politique de régression sociale. Mais cette politique a déjà commencé il y a 5 ans...
Peut-on qualifier le gouvernement Michel de "gouvernement de rupture" ?
Dans le style, plus que probablement. Charles Michel, Theo Francken, mais aussi Maggie De Block veulent apparaître comme des managers, des gestionnaires, des solutionneurs. Un style managérial qui donne une image froide et pragmatique, qui donne l’impression de laisser de côté les valeurs et les dogmes, en privilégiant la moins mauvaise des solutions. C’est une image fort flamande, ou en tous cas, celle que les Flamands apprécient. Mais ne soyons pas dupe, sur toutes les revendications des syndicats, que ce soit l’index, le tour de vis sur les allocations, ou autres sujets, les majorités précédentes aussi avaient été contraintes d’y toucher. On ne peut donc parler de rupture que dans le style et dans la concertation !
Que va-t-il se passer après cette manifestation ?
La FGTB continuera son combat en organisant des actions tournantes par province d’octobre à décembre. Celles-ci seront déterminées par les différentes régionales. Et de leur côté, CSC et CGSLB vont également poursuivre leur opposition aux mesures gouvernementales.
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