Le ministre de l'Intérieur s'est défendu de toute stigmatisation d'une communauté par ses déclarations controversées du week-end. Pris sous le feu de questions en commission de la Chambre, il s'est contenté de sortir une étude et des chiffres très critiquables.
Suite et… pas tout-à-fait fin de l'affaire Jan Jambon. Mercredi, le ministre de l'Intérieur s'est défendu de toute stigmatisation de la communauté arabo-musulmane suite à ses déclarations controversées du week-end. Dans les colonnes du "Standaard", le vice-Premier ministre N-VA avait en effet affirmé qu'une "partie significative" de la communauté musulmane avait "dansé" à l'annonce des attentats.
Pris sous le feu de questions en commission de la Chambre, il s'est toutefois refusé à avancer des chiffres ou produire des procès-verbaux faisant état de scènes de liesse dans la communauté musulmane après les attentats du 22 mars.
Il s'est contenté d'évoquer une étude disant que la Belgique est le troisième pays au monde où l'Etat islamique reçoit le plus de soutien sur les réseaux sociaux.
Une étude critiquable
Une étude que Loïc Parmentier a décortiquée dans le RTL info 13h. La source de ce classement est le journal anglais 'The Guardian', qui se basait l'automne dernier sur une étude d'une entreprise italienne datant de… 2014.
"Mais ça ne représente pas du tout la réalité", a affirmé Nicolas Vanderbiest, assistant en communication à l'UCL. L'étude se base sur 1.200 messages pour la Belgique, écrits en langue arabe sur Twitter. "Mais elle est biaisée, elle ne donne aucune méthodologie, elle n'explique pas comment elle attribue un message à la Belgique. Pour Twitter, elle dit qu'elle se base sur les tweets géolocalisés, or dans la pratique, les tweets géolocalisés en Belgique, c'est 5% de la population. Donc ça n'est pas du tout représentatif".
Bref, les arguments de Jambon, contraint de s'expliquer devant la commission de la Chambre, n'ont convaincu personne.
Vos commentaires