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Yvan Mayeur devant la commission d'enquête: "Comment peut-on parler de rémunérations excessives ?"

  • Yvan Mayeur répond aux questions de la commission Samu Social

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L'ex-bourgmestre de la Ville de Bruxelles Yvan Mayeur a accepté mercredi de répondre aux questions des députés de la commission d'enquête sur le Samusocial, s'exprimant ainsi pour la première fois publiquement, depuis sa disparition de la scène politico-médiatique depuis sa démission le 8 juin dernier. Il a d'abord longuement exposé l'histoire du Samusocial avec force de détails.


Que des hommes politiques fassent "même des comparaisons avec Publifin, il n’y a pas de limites à l’exagération"

Il a ensuite évoqué ses rémunérations, celles qu’on lui a largement reprochées. "Elles ont été rendues publiques. Mes revenus : 700 euros net par mois après fiscalisation, soit moins que ce que la ville prévoit pour ses structures. Dans ces circonstances, comment peut-on parler de rémunérations excessives ? Quelles sont les références ? Les points de comparaison ?" Il a expliqué comprendre que ça interpelle "les citoyens qui ne connaissent pas le fonctionnement des institutions publiques", mais qu’il était surprenant que des hommes politiques fassent "même des comparaisons avec Publifin. Il n’y a pas de limites à l’exagération".


"J'aurais dû aller plus loin que ce que la loi exige"

L'ancien bourgmestre de Bruxelles s'est ensuite montré plus désolé et a reconnu avoir commis des erreurs: "J’ai commis des erreurs. J’aurais dû démissionner en décembre 2013. J’aurais dû aller plus loin que ce que la loi exige en matière de cumul et de plafond de rémunération. Mais j’avais un avocat, spécialiste de cette législation, qui a considéré que l’indemnisation provenant du Samu n’entrait pas dans le calcul du plafond de rémunération." "Mais ma plus grosse erreur, c’est de ne pas avoir su lâcher prise avec le Samusocial. Je l’ai fondé, je l’ai développé (…) j’en ai fait l’outil qu’il est aujourd’hui", a-t-il ajouté.


"Tout était connu"

Monsieur Mayeur a ensuite assuré que le fonctionnement du Samusocial était connu. "Je pense qu’il y a un procès d’intention qui est fait au Samu, sur la transparence, c’est totalement faux. Tout était connu. Tout ce qui concerne son fonctionnement était connu et approuvé au plus haut niveau de la Région."


"Ma carrière ne se résume par ce pseudo-scandale"

Il a ensuite qualifié de lynchage politico-médiatique le traitement dont il fait l’objet. "Mon engagement politique, social, ne mérite pas le traitement que l’on me fait subir aujourd’hui. Ma carrière ne se résume par ce pseudo-scandale. Je parle d’un pseudo-scandale dès lors que les autorités étaient au courant de tout depuis très longtemps. Je subis un lynchage politico-médiatique."


Les cabinets souhaitaient exercer un contrôle sur le Samusocial "au-delà du normal"

Ce n'est pas parce que le Samusocial refusait de jouer la carte de la transparence qu'il voulait limiter le contrôle de la Commission Communautaire Commune aux activités liées au dispositif hivernal, a-t-il encore affirmé mercredi soir. Les propos de M. Mayeur à ce sujet ont confirmé les témoignages antérieurs faisant état de relations tendues entre l'ASBL et le pouvoir subsidiant. D'après M. Mayeur, les cabinets (de Pascal Smet (sp.a) et de Céline Fremault (cdH), NDLR) souhaitaient exercer un contrôle sur le Samusocial "au-delà du normal". Il a indiqué au passage que ce contrôle devait être exercé par l'administration de la CCC, et non par les cabinets dont ce n'est pas le rôle.  

Selon l'ex-bourgmestre, le Samusocial était opposé à ce contrôle élargi de l'association privée de la part d'une institution qui refusait par ailleurs de lui accorder un subside structurel pour son fonctionnement ordinaire. Les décisions relatives au dispositif hivernal étaient à chaque fois prises à la CCC tardivement. Les subsides n'arrivent que tardivement, au point que la CCC a même demandé au CPAS de la Ville de Bruxelles d'accorder une avance sur trésorerie.


"J'étais quant à moi ravi d'avoir un plan de gestion"

M. Mayeur a par ailleurs invité les commissaires à se demander pourquoi il n'avait pas été donné de suite à sa demande, lors des négociations sur le contrat de gestion, de retirer le plan Hiver au Samusocial pour confier celui-ci à une ASBL publique régionale, Ariane. La Région émet des critiques sur le manque de transparence, selon M. Mayeur, non avéré du Samusocial où siègent des représentants du gouvernement, mais elle le charge au fil du temps de missions supplémentaires et de budgets de plus en plus importants, a-t-il encore dit. "J'étais quant à moi ravi d'avoir un plan de gestion. C'est peut-être ce qui nous permettra de mettre en œuvre les recommandations de l'inspection des finances en faveur d'un plus grand respect des marchés publics à travers un appui dans ce sens de la CCC."


 

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