Yvan Mayeur a annoncé sa démission hier (jeudi) du poste de bourgmestre de Bruxelles, réunissant sa majorité dans un lieu tenu secret. Pascale Peraïta, la présidente du CPAS de Bruxelles, a également remis sa démission.
Lâché de toutes parts
Les deux socialistes sont tombés, emportés par le scandale des rémunérations au Samusocial. Depuis plusieurs jours, les appels à la démission fusaient, de l'opposition d'abord et puis des partenaires flamands de la majorité à Bruxelles, sp.a mercredi, imité par l'Open VLD jeudi. C'est ensuite du PS lui-même qu'est venu le mot "démission" avec le ministre-président bruxellois, Rudy Vervoort, qui l'a évoqué jeudi matin.
Au PS toujours, Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx, ont indiqué "prendre acte" de la décision d'Yvan Mayeur. Pour Elio Di Rupo, cette démission était "nécessaire". Pour Onkelinx, c'était la seule option politiquement possible. Le cdH salue une décision inéluctable qui doit enclencher un changement de gouvernance.
Cadre éthique ou judiciaire?
Désormais, les démissions de Mayeur et Pereïta sont actées. Mais une autre question se pose: vont-ils devoir rembourser ? Ce n'est pas certain, à en croire le politologue Pierre Vercauteren. "La question est d'abord de savoir si on reste purement sur un stade éthique, ou bien si on est dans un stade judiciare. S'il devait apparaître comme l'avait constaté, mais sans avoir approfondi l'enquête, monsieur Rudy Vervoort, que les sommes qui ont été octroyées l'ont été après des décisions dans un cadre purement informel, on se trouverait au-delà du champ éthique. On serait dans le domaine judiciaire et c'est à la Justice, à ce moment-là, de décider jusqu'où une sanction pénale s'impose. Si, par contre, on reste purement sur le champ éthique sans que des illégalités aient été commises, les tendances et réactions observées dans le cadre de l'affaire Publifin tendent à indiquer que des remboursements peuvent s'imposer, pour rester cohérent", mais sans obligation donc.
Le parquet de Bruxelles a en tout cas ouvert une information judiciaire concernant le Samusocial, afin de déterminer si "d'éventuelles infractions pénales" ont été commises dans le cadre de la gestion de l'asbl, a indiqué vendredi son porte-parole. Le parquet n'a pas souhaité commenter davantage le dossier.
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