Les partenaires de la majorité de la Ville de Bruxelles se sont retrouvées hier soir dans un lieu tenu secret. Les discussions se sont poursuivies toute la nuit. Elles sont repris ce vendredi matin à 10h. Yvan Mayeur a annoncé sa démission de son poste de bourgmestre suite au scandale du Samusocial. Pour le moment, pas de nom de successeur ni de communication. Les tractations sont compliquées.
Les discussions au sein de la majorité socialiste-libérale de la Ville de Bruxelles sur l'ajustement des rôles au sein du collège à la suite de la démission du bourgmestre Yvan Mayeur suspendues au cours de la nuit, après quelques heures d'échanges, reprendont ce vendredi à 10h, a-t-on appris dans l'entourage des échevins. Comme la veille, aucune précision n'a été donnée sur le lieu.
Jeudi, la réunion avait été organisée dans un lieu tenu secret, à l'abri des caméras et micros, présents en nombre et en vain, aux portes de l'Hôtel de ville, en début de soirée.
Mayeur ne "s'accroche" pas à son mandat
Aucune information n'a filtré au sujet du contenu des échanges relatifs aux suites à donner à la présentation par le bourgmestre Yvan Mayeur de sa démission, dans le contexte du dossier du Samusocial, à une exception près: du côté socialiste on a formellement démenti, sur le coup de minuit, qu'Yvan Mayeur "s'accroche" à son mandat, comme l'ont laissé entendre certains messages sur les médias sociaux, plus tôt dans la soirée.
On a aussi appris que la démission d'Yvan Mayeur prendra effet le 26 juin, date de la prochaine séance du conseil communal, par ailleurs théoriquement la dernière avant les vacances.
Comme le souligne Antonio Solimando ce matin sur Bel RTL, l'ambiance est en tout cas électrique au sein de la majorité puisqu'on est loin du simple jeu de chaises musicales. L'échevin qui aurait réalisé le deuxième score sur la liste PS devrait remplacer le bourgmestre démissionnaire.
Pas échevin dans le prochain collège communal
Mais le cas d'Yvan Mayeur n'est pas aussi réglé que ce que l'on croyait hier soir. Plusieurs sources politiques assurent qu'il envisage de récupérer un poste d'échevin. Une information toutefois démentie ce matin par Laurette Onkelinx. Le bourgmestre démissionnaire de Bruxelles, qui a commis une "faute éthique" en acceptant une rémunération pour ses activités au sein du Samusocial, devrait également démissionner du collège des bourgmestre et échevins de la capitale, a affirmé la présidente de la fédération bruxelloise du PS, Laurette Onkelinx.
L'hypothèse de voir Yvan Mayeur rester dans la majorité n'a en tout cas pas plu à l'homologue flamand du PS, le sp.a qui a quitté hier symboliquement la table des négociations. Pour rappel, les socialistes flamands ont été dans les premiers à demander à la majorité qu'Yvan Mayeur s'en aille. Les chances de voir le sp.a participer ce vendredi aux négociations au sein de la majorité socialiste-libérale sont d'ailleurs faibles, a indiqué ce vendredi matin le président des socialistes flamands, John Crombez. Mathématiquement, la présence des socialistes flamands n'est pas indispensable à la majorité.
Le MR va-t-il récupérer le poste de président du CPAS ?
L’autre caillou pour la majorité, c’est l’appétit supposé du MR. Il n’y a pas que le bourgmestre qui a démissionné. La présidente du CPAS, la socialiste Pascale Peraïta, a également dû faire un pas de côté. Plusieurs journaux affirment que le MR lorgne sur ce poste.
Par ailleurs, le nom du futur bourgmestre n’a toujours pas été annoncé. Pour le moment, on ignore si le choix est arrêté. Trois échevins sont donc toujours officiellement en lice: Faouzia Hariche, Karine Lalieux et Philippe Close.
Deux tiers du budget prévu pour les administrateurs
Pour rappel, Yvan Mayeur est au coeur des récentes révélations sur la gestion controversée du Samusocial à Bruxelles. Il aurait notamment, avec l'ex-patronne de l'association Pascale Peraïta, perçu en 2014 et 2015 deux tiers du budget prévu pour les administrateurs de cette asbl. A titre d'exemple, Mme Peraïta et M. Mayeur ont chacun perçu 18.900 euros brut en 2015, soit un total de 37.800 euros sur un budget de 56.000 euros. La rémunération par jetons de présence des membres du bureau du Samusocial reposerait en outre sur une base plus forfaitaire et fictive que sur une comptabilisation de réunions effectives, d'après un rapport des commissaires du gouvernement bruxellois.
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