Yvan Mayeur, le bourgmestre socialiste de Bruxelles, était l’invité de la rédaction de Bel RTL ce mercredi matin. Il critique la politique d’accueil des réfugiés du secrétaire d’Etat à l’Asile Theo Francken.
Martin Buxant: Le dossier Asile. Les services de la ville se retirent du parc Maximilien en même temps que la plateforme citoyenne, ça veut dire que c’est un peu la bérézina et que les réfugiés se retrouvent livrés à eux-mêmes aujourd’hui ?
Yvan Mayeur: C’est la bérézina depuis le début. Depuis le début, des gens s’accumulent là devant l’office des étrangers parce que l’office refuse de traiter plus de demandes et les gens attendent. Vous savez qu’aujourd’hui les convocations sont à plus de huit jours. Donc qu’est-ce qu’ils font pendant ces huit jours ces gens-là? Ben ils campent sur le trottoir ou maintenant devant le parc Maximilien. Mais les gens en ont assez. Donc les gens de la plateforme citoyenne sont épuisés. Les ONG disent: "Ce n’est pas notre rôle".
L’Etat belge est en capacité d’accueillir convenablement les gens mais il ne le fait pas. Vous savez à titre de comparaison la Hollande a accueilli 20.000 personnes depuis le début de la crise. Il y a 4 centres de pré-accueil, chez nous il n’y en a qu’un. L’office des étrangers, moi je demande qu’on décentralise, on ne le fait pas, c’est compliqué. En Hollande, il y en a 4, ils ont accueilli 20.000 personnes. Il n’y a pas une personne qui dort dehors. Tout le monde est dans des casernes, dans des lieux d’accueil. Nous avons la capacité, nous avons juste un préposé au gouvernement, le secrétaire d’Etat Francken, qui ne veut pas le faire.
M.B.: Mais ils vont aller où alors s’ils lèvent le camp? Au WTC ? Est-ce qu’il y a de la place au WTC ?
Y.M: Il prétend depuis des semaines qu’il y a de la place au WTC, ben les gens vont démontrer très vite qu’il n’y a pas de place au WTC.
M.B.: Lui (Théo Francken) dit que c’est une décision intelligente de quitter ce camp ?
Y.M.: Oui enfin, ses évaluations, on propose qu’il se les garde pour lui. Ce qui serait intelligent, c’est qu’il fasse son travail, et qu’il accueille convenablement les gens, c’est son rôle, sa compétence.
M.B.: C’est pas aux services de la ville justement d’assurer la gestion de ce camp provisoire ? C’est ce qu’ils disent, eux.
Y.M.: Non, non. Ses compétences de ministre, de secrétaire d’Etat, c’est de faire son travail.
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