L'amiral Michel Hofman, le chef de la défense belge, était l'invité exceptionnel de C'est pas tous les jours dimanche ce 29 mai. Il est venu expliquer pourquoi le budget de l'armée doit être absolument augmenté (et rapidement) afin de garantir une défense optimale au pays. "C'est indispensable dans la situation géopolitique actuelle en Europe", a assuré le numéro 1 de l'armée.
1. Répondre aux exigences de l'OTAN
Depuis 2014, les 30 états membres de l'OTAN se sont engagés à se rapprocher d'un budget équivalent à 2% de leur PIB pour les dépenses de la défense. Un engagement respecté - ou en bonne voie de l'être - pour la plupart des pays membres, à l'exception de la Belgique qui est à la traîne. La ministre de la défense belge Ludivine Dedonder a indiqué que notre pays serait à 1,54% du PIB en 2030. Un retard notable qui empêche l'armée belge de se moderniser, de s'adapter, et qui place le pays dans les trois pays de l'OTAN qui dépensent le moins dans leur armée avec le Luxembourg et l'Espagne.
2. Améliorer la situation du personnel et remplacer le matériel
Selon l'amiral Michel Hofman, "le problème principal dans la défense aujourd’hui c’est la situation du personnel", en termes de cadre mais également d'équipement. "Opérationnellement, il nous faut remplacer toute une série de matériel et faire en sorte que tout ce système d’armes soit utilisable", indique le chef de la défense. "Il faut non seulement de la qualité, de la quantité mais il faut aussi un équipement individuel pour chacun et qu'il puisse utiliser son matériel de manière professionnelle", en formant notamment le personnel à ces nouveaux outils. "Nous participons encore à beaucoup de missions, ce qui nous manque fondamentalement, c’est de pouvoir tenir dans la durée, c’est pour ça qu’il faut augmenter le budget", souligne Michel Hofman.
3. Etre prêt en cas de conflit
Nul n'ignore le conflit qui existe actuellement en Ukraine. Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, le journaliste Christophe Deborsu est revenu sur les lenteurs de l'armée belge à venir en aide matériellement. "L'Ukraine souffre beaucoup et dépend fortement de l’envoi de matériel des pays étrangers", indique l'amiral. Mais "on ne peut pas donner ce qu'on n'a pas", se désole-t-il.
Pour le numéro 1 de l'armée belge, la Russie devrait rester concentrée sur le Donbass et vu qu'elle s'use progressivement en termes d'armes et d'hommes. "Les Russes n’ont pas la possibilité d’aller plus loin que la région du Donbass", assure-t-il. Le recours à l'arme nucléaire ne devrait pas non plus, selon lui, dépasser le très local. "Nous n'avons pas d'indication à ce sujet" mais à ses yeux l'utilisation d'une attaque nucléaire reste "un scénario peu probable". "On parle principalement d'attaque nucléaire tactique sur place et on n'en est pas encore là."
4. Envisager la réinstauration d'un service militaire
C'est un sujet qui revient progressivement sur la table en société: réinstaurer le service militaire pour les jeunes. Mais ce n'est pas encore au coeur des débats politiques et tant mieux puisque pour l'amiral Michel Hofman, "nous n’avons ni les infrastructures ni les moyens ni le personnel pour absorber tous ces jeunes".
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