La première étape vers un procès très attendu a débuté ce lundi dans le dossier des attentats de Bruxelles. La juge de la chambre du conseil devra décider si les personnes inculpées doivent être jugées devant un tribunal correctionnel ou devant une cour d'assises. Cette chambre du conseil à huis clos se tient exceptionnellement sur l'ancien site de l'OTAN.
Un moment très important pour les victimes qui vont enfin pouvoir se constituer partie civile et entendre le rapport des juges d'instruction. Le 22 mars 2016, Sylvie a vécu les deux explosions à l'aéroport de Bruxelles. Elle assistes aujourd'hui avec beaucoup d'appréhension à cette première journée à la chambre du conseil, après de longues années d'attente : "Ce jour là est important parce qu'on attend beaucoup de choses. Ça fait bientôt cinq ans... Cinq ans qu'on attend que les choses avancent et qu'on espère avoir des résultats".
Mon mari n'a pas pu être là, trop difficile pour lui
Comme pour les autres victimes constituées parties civiles, les attentes sont grandes pour Sylvie. "On espère entendre les devoirs d'enquête, voir comment tout cela s'est passé, si l'enquête s'est bien déroulée. Cela fait cinq ans que l'on vit dans cette attente", explique-t-elle.
Le mari de Loubna a été grièvement blessé lors de la première explosion. Elle le représente aujourd'hui : "C'est pour mon mari que je suis là et pour toutes les victimes aussi. Mon mari n'a pas pu être là. C'est un peu trop difficile pour lui. Moi, j'y tenais, je voulais être là".
Un travail d'enquête colossal
Les explications des juges d'instruction sont très attendus : "Je pense que c'est un travail colossal : trois juges d'instruction se sont occupés de ce dossier. Ils vont devoir expliquer quatre ans d'enquête, ce n'est pas facile. On aura beaucoup de choses à apprendre en les écoutant", estime Guillaume Lys, avocat de plusieurs associations de victimes d'attentats "V-Europe".
"Ce rapport du juge d'instruction va permettre aux victimes de comprendre ce qu'il s'est passé, ce qui a été fait. On va également entendre la position de chacun des inculpés puisqu'ils ont été entendus à de multiples reprises", ajoute la membre du collectif d'avocats de l'association Life4Brussels Aline Fery.
Pour les victimes, il s'agit également d'un premier contact réel avec certains suspects. Pour Hamid El Abouti, avocat d'une victime, "elles ont besoin de mettre un visage sur les faits qui ont été commis et de rencontrer les auteurs. Et surtout voir qu'ils sont détenus et que la famille est protégée".
L'audience a commencé à huis-clos sous haute sécurité après l'arrivée des victimes et des avocats.
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