En tout, 209 communes wallonnes ont été touchées par les dramatiques inondations de l’année dernière. La majorité de ces communes sont situées en province de Liège, mais c’est l’ensemble du territoire wallon qui a vécu ces crues historiques. À Aiseau-Presle dans le Hainaut, plusieurs rues ont été englouties par les eaux. Un an plus tard, 18 ménages n’ont toujours pas pu retrouver leur logement.
Nous avions rencontré Michel l’an dernier, victime des inondations: "Plus de 20 mille euros, sous eaux complètement. De l’eau jusqu’au plafond", nous avait-il alors confié. Aujourd’hui, un an plus tard, il n’a toujours pas pu regagner sa maison les travaux sont toujours en cours. "Tout a été mis à nu. Il faut bien faire sécher et quand tout a séché, donc six mois après, on a pu commencer à faire les travaux. Les gros œuvre en tout cas", nous explique-t-il.
Une année s’est écoulée, mais les souvenirs du 15 juillet 2021 sont encore bien présents, comme le raconte Michel: "J’ai même encore de l’eau dedans. Dès qu’il pleut énormément, on se demande où ça va s’arrêter ? Est-ce que ça va recommencer ? Je pense qu’on aura toujours la boule au ventre". Essayer de se reconstruire et de rebâtir cette maison familiale, la motivation est présente, mais les blessures sont difficiles à cicatriser. "Il est temps que ça se termine. Moralement, c’est… fin bon… Excusez-moi", déclare Michel, les larmes aux yeux.
Même situation pour Lino et Raymonde, depuis un an, ils vivent chez leur fils. "Il y a encore toutes les finitions à faire. Les tours des fenêtres, la mise en couleur, … Tout n’est pas fini", explique Lino. Mais avant d’entamer les travaux, il a fallu évacuer l’humidité : "10 mois, 3 déshumidificateurs qui tournent 24 heures sur 24. Donc, ça m’a coûté de l’électricité et je retirais plus ou moins, par jour, 140 litres d’eau", nous raconte-t-il. Il y a un an, l’eau est montée jusqu’à 2,40 mètres. Lino n’oubliera jamais : "Ici, je vais faire une plaque commémorative en cuir », déclare-t-il en montrant le mur de son jardin, « avec la hauteur et la date. Ça ne sortira pas de notre cerveau."
Malgré des souvenirs douloureux, Lino et Raymonde ont décidé de tout reconstruire. Impossible d’abandonner leur maison. "Disons que… ça m’émeut… Disons que nous avons toute notre vie avec nos enfants ici. Et c’est pour ça qu’on ne veut pas la laisser, on a déjà perdu tellement de souvenirs que ça, on veut la garder", explique Raymonde, la gorge serrée. "On ne saurait pas oublier, les blessures sont trop profondes, on ne saurait pas oublier", ajoute Lino.
Ils pensent enfin pouvoir retrouver leur "chez-eux" en septembre et espèrent surtout qu’ils parviendront à s’habituer à ce nouvel intérieur.
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