Si les réfugiés ont des smartphones, ils n’ont pas besoin de venir chez nous. Les pays arabes n’accueillent pas de migrants. La Belgique est envahie par les réfugiés. Voici quelques-unes des idées reçues qui se sont propagées, notamment sur les réseaux sociaux, depuis le début de l’arrivée des migrants. Sur le plateau de l’Édition spéciale "Migrants, tous concernés", Frédéric De Smet, directeur de Myria, le centre fédéral Migration, leur a tordu le cou.
La crise des migrants inquiète fortement certains d'entre vous. Une crainte qui se transforme parfois en ferme opposition. Idées reçues et préjugés refont rapidement surface. Dans l'Édition spéciale "Migrants tous concernés", Michel De Maegd a décodé ces craintes et ces clichés avec l’un de ses invités, François de Smet , directeur de Myria, le centre fédéral Migration.
Migrants et smartphone
Premier préjugé : des migrants ont été aperçus avec des smartphones. S’ils peuvent se permettre de s’acheter ce produit de "luxe", pourquoi ont-ils besoin de venir ici ? "Pourquoi devraient-ils être pauvres ou riches ? On parle de gens qui fuient la guerre, qui ne fuient pas simplement la misère ou veulent un meilleur avenir, mais qui n’ont pas le choix, qui doivent se déplacer. Moi aussi je pense que j’investirais, si j’étais obligé de partir de chez moi et que je sois magasinier, ingénieur ou éboueur, il y a de tous les profils dans les gens qui arrivent, j’investirais effectivement dans un smartphone pour être accessible, pour appeler les secours, pour me connecter à internet, pour donner des nouvelles à mes proches. J’investirais aussi dans de l’argent liquide pour, malheureusement, payer les passeurs. Ça me semble du bon sens", a répondu François De Smet.
Les pays arabes n'accueillent pas de migrants
Autre idée reçue, les pays arabes n'accueillent pas de réfugiés. "C’est faux. On peut prendre le conflit qui fait le plus de dégâts pour l’instant, c’est le conflit en Syrie et en Irak. Si vous prenez les 4 millions de Syriens qui sont en dehors de leur frontière, vous en avez 2 millions en Turquie, vous en avez 1,2 au Liban, ce petit pays, ça fait plus du quart de sa population, c’est comme si nous on avait 2,5 millions réfugiés. Vous en avez en Jordanie. On peut quand même dire que les pays arabes, au contraire, prennent beaucoup et c’est d’ailleurs parce que ces camps deviennent surpeuplés qu’un certain nombre de gens arrivent jusque ici", a fait remarquer M. De Smet.
La Belgique est envahie par les réfugiés
Enfin dernière idée reçue : "Nous sommes envahis par les réfugiés, il y en a trop qui arrivent depuis plusieurs semaines." Encore une fois, cette affirmation est fausse. "Je sais que ça peut être contrintuitif par rapport aux images parfois de foule et de fin du monde qu’on reçoit, mais non. Nous sommes pour l’instant à 20.000 demandes d’asile pour 2015, on a déjà accueilli plus de demandeurs d’asile, en l’an 2000, on était à plus de 40.000 demandes."
Si vous avez d'autres questions ou d’autres craintes, n'hésitez pas à vous renseigner. Tous les chiffres du centre fédéral migration sont disponibles sur le site www.myria.be
Vos commentaires