Les cheminots protestent contre la suppression de jours de récupération compensatoires. Mais pourquoi avoir fait une grève surprise alors qu'une convention de 2009 les oblige à annoncer les arrêts de travail? "Parce qu'on en a marre qu'on nous fasse trimer comme des fous depuis un an", justifie un syndicaliste.
La raison de cette grève surprise, est un changement dans le calcul des jours compensatoires. A la SNCB ou chez Infrabel (le gestionnaire de réseau, ndlr), les travailleurs prestent 38 ou 40 heures par semaine. Or, le régime de base est de 36 heures. Ils sont donc payés 13 jours supplémentaires chaque année. Mais la direction a décidé que, dorénavant, les jours de congé, d'absence ou de maladie, ne rentreraient plus dans le calcul. Chaque travailleur perd donc au moins deux jours de congé compensatoires. "Imaginons que, par convention sectorielle, un employeur décide de faire appliquer un régime de 36 heures à ses travailleurs, et que dans ce régime de prestations, les travailleurs prennent leurs jours de congé légaux, et qu'on ampute finalement les travailleurs d'un certain pourcentage de leurs revenus: ça, c'est concrètement ce qui se passe pour les cheminots", explique Xavier Martin, secrétaire régional CSC Transcom.
Notre journaliste insiste: "Pourquoi une grève sauvage?"
Ceci étant, une convention de 2009 oblige d'annoncer les arrêts de travail. Alors pourquoi les travailleurs ont-ils débrayé sauvagement? Pourquoi avoir fait une grève surprise? A cette question, les syndicats répondent que les raisons du mécontentement dépassent largement la question des congés compensatoires. "Il y a une grève surprise parce que les gens en ont marre que depuis un an, on les fait trimer comme des fous", justifie Filip Peers, secrétaire permanent CGSP cheminots. "Et pourquoi aujourd'hui et pas hier? Pourquoi ce matin alors qu'elle n'a pas été prévue?", insiste notre journaliste Benoît Duthoo. "C'est l'étincelle cette affaire de jours de crédit. Mais le feu, il a été mis par le plan Galant (du nom de l'ancienne ministre de la Mobilité, ndlr)".
La direction de la SNCB a préféré ne pas s'exprimer. On sait que son objectif et celui du gouvernement est d'augmenter la productivité de 20% en 5 ans.
La réunion entre les syndicats et HR-Rail élargie à la SNCB et Infrabel
La réunion qui se tient jeudi depuis 12h30 au siège de HR-Rail entre la direction de la société qui emploie juridiquement le personnel des chemins de fer et les syndicats est élargie aux représentants de la SNCB et d'Infrabel, en charge de l'infrastructure ferroviaire, a-t-on appris de source syndicale. Les négociateurs ont aussi eu un contact avec le cabinet du ministre de la Mobilité François Bellot, a-t-on également appris.
Après plus de deux heures de discussion, rien ne filtre sur le contenu de la réunion en cours dans le bâtiment situé rue de France à Anderlecht. Les représentants de la SNCB et d'Infrabel ont rejoint la table des négociations, a toutefois appris l'Agence Belga de source syndicale. La réunion prévue entre les syndicats des cheminots et HR-Rail a débuté jeudi peu avant 12h30. Prévue initialement à 11h00, elle avait été retardée, certains représentants syndicaux étant bloqués dans les embouteillages.
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