La tension est de plus en plus vive dans les prisons. C'est ce que nous a confié un détenu qui vient de quitter la prison de Forest. Il témoigne des visites supprimées, de l'hygiène déplorable, et du climat explosif qui règne aujourd'hui, derrière les barreaux. Une rencontre de Thomas de Dufrasne et Michel Herinckx pour le RTL info 13 heures.
Sorti de prison il y a quelques jours, cet ancien détenu raconte son quotidien derrière les barreaux de Forest, où la grève se poursuit depuis plus de 35 jours. La situation est apocalyptique d’après cet homme. "C’est inhumain, on nous laisse dormir dans nos déchets, dit-il. Les poubelles s’entassent. Dans ma cellule, j’avais 7 ou 8 sacs plastique remplis de poubelles. Il y a une odeur qui attire les souris. On est restés 30 jours 24 heures sur 24 dans la cellule."
Aujourd’hui libéré, il dit s’être senti abandonné : "Personne n’a pensé aux détenus. On reste des êtres humains. Vous vous imaginez 20 jours sans douche ? Vous imaginez l’odeur ? Il faut être sur place pour comprendre", lance-t-il.
Dans une telle situation, il vaut mieux ne pas tomber malade car le suivi médical est réduit au strict minimum. "Y’a pas de médecin, y’a rien. Vous pouvez taper toute la nuit, toute la journée…", explique encore cet homme libéré il y a peu.
Un détenu s'ouvre les veines, un autre se jette du troisième étage...
À cause manque de personnel pénitentiaire, les visites et promenades sont aussi annulées. "24 heures sur 24 dans la cellule, aucun contact avec l’extérieur, on a eu droit à un coup de fil qu’après 17 jours", raconte-t-il.
Cet ex-détenu a vu un homme tenter de s’ouvrir les veines pour voir ses proches. Un autre a commis un geste encore plus inimaginable : "Il s’est jeté du troisième étage dans le couloir et il s’est cassé la hanche et la jambe, en espérant aller à l’hôpital et que sa famille puisse venir le voir".
Si, au début de la grève, les détenus comprenaient les revendications des surveillants, désormais, la relation est rompue : "Il y avait une confiance entre les surveillants et les détenus. Mais il y a une petite haine et une frustration qui s’est créée…"
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