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Le gouvernement Michel joue-t-il avec l’avenir des mutuelles? "Les Belges vont devoir se tourner vers des assurances privées"

Le gouvernement Michel joue-t-il avec l’avenir des mutuelles? "Les Belges vont devoir se tourner vers des assurances privées"
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Invité sur les ondes de Bel RTL ce matin, le secrétaire général de la Mutualité chrétienne a critiqué la réforme des soins de santé du gouvernement fédéral. Pour Jean Hermesse, il n'est pas normal que 80% des Belges paient une assurance hospitalisation alors que le gouvernement limite le budget des soins de santé. "On assistera finalement à une privatisation", juge le patron de la Mutualité chrétienne.


"On n'a pas prévu de compenser ces réductions de cotisations"

Pour Jean Hermesse, la réforme des soins de santé lancée par le gouvernement fédéral déstabilise le financement de la sécurité sociale. "Il a décidé de réduire les cotisations sociales pour rendre la Belgique plus compétitive. Mais en même temps, on n'a pas prévu de compenser ces réductions de cotisations", explique-t-il au micro d'Antonio Solimando. D'où le risque, d'après Jean Hermesse, que la sécurité sociale ne soit pas suffisamment financée.


"On a l'impression que la sécurité sociale devient une variable d'ajustement du budget"

Au-delà de la réforme, c'est aussi la façon de travailler du gouvernement qui choque le secrétaire général de la Mutualité chrétienne. "Le gouvernement veut décider à la place des partenaires sociaux, en introduisant par exemple des commissions budgétaires et financières qui vont directement relever du conseil des ministres", explique-t-il. "On a l'impression que la sécurité sociale devient une variable d'ajustement du budget. Plus un progrès social, mais une charge qu'il faut absolument réduire", ajoute-t-il.


"Le Belge va devoir se tourner vers des assurances privées"

Interrogé par Antonio Solimando, Jean Hermesse reconnaît qu'un budget équilibré est nécessaire, mais il craint qu'à terme la sécurité sociale ne couvre plus les risques en matière de santé pour les citoyens. "Si on ne couvre plus le risque convenablement, le Belge va devoir se tourner vers des assurances privées, parce que le risque va continuer d'exister. Et lorsqu'on se tournera vers des assurances privées, on assistera finalement à une privatisation de risque", explique-t-il.

En conclusion, le patron de la Mutualité chrétienne rappelle que 80% des Belges ont une assurance hospitalisation privée complémentaire. "Ça représente un milliard et demi! Déboursé par les employeurs ou par les personnes. Ce qui est incroyable, c'est que les employeurs paient pour leurs employés des cotisations en avantage extralégal et ont l'impression que ça coûte moins cher parce qu'ils le paient eux-mêmes. Alors que si c'était collectivisé, ça coûterait beaucoup moins cher à toute la société", estime Jean Hermesse.


 

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