La grève du rail maintenue au sud du pays mais pas au nord, cela montre une division importante du front commun syndical en Belgique. Dans sa chronique 90 secondes pour comprendre ce matin sur Bel RTL, Frédéric Moray a expliqué pourquoi les syndicats sont en train de perdre leur combat contre le gouvernement.
Un bras-de-fer entamé dès avant la prestation de serment des différents membres de ce gouvernement. A peine évoquée, cette alliance MR/N-VA-OpenVld-CD&V était qualifiée d’anti-sociale. Un gouvernement à faire tomber au plus vite selon les syndicats. Un pouvoir syndical à réduire au plus tôt selon le gouvernement…
Et là, de l’aveu même du patron de la FGTB, Marc Goblet, ce combat tourne à leur désavantage. Il l’a dit dans les colonnes du Soir ce samedi : les syndicats doivent se ressaisir. La division communautaire autour du dossier du rail ne peut rien apporter de bon pour les travailleurs. Sa crainte, c’est que le phénomène se généralise. Affaiblisse l’ensemble du mouvement syndical.
Mais pourquoi cette division est symboliquement si importante ?
Parce que le secteur du rail est généralement un secteur syndical fort et uni. Mais dans ce conflit face à la ministre Galant, si l’ensemble des syndicats sont d’accord sur le fond du ou des problèmes, ils ne le sont plus sur la manière. Outre cette division Nord/Sud annoncée pour les grèves de cette semaine, on a vu récemment le syndicat chrétien se désolidariser du syndicat socialiste…
Parce que ces grèves passent de plus en plus mal auprès de la population. Au lieu de se sentir défendus par les syndicats, les utilisateurs des services publics critiquent et dénoncent de plus en plus fort ces actions, dont ils se sentent otages.
Et c’est pareil à chaque grève, qu’elle soit tournante ou générale, et à chaque manifestation.
Il faut dire que ce gouvernement ne cède sur rien.
Non, et c’est ce qui sème le trouble dans le front commun syndical. C’est qu’aucune manifestation, aucune grève ne semble déstabiliser ce gouvernement qui poursuit sa ligne de conduite … appliquant envers et contre beaucoup le taxshift, imposant l’allongement du temps de travail, poursuivant ses contrôles renforcés des chômeurs. Mais surtout, divisant de plus en plus la société, selon que vous soyez plutôt à droite ou plutôt à gauche.
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