Nouvel élément dans l'affaire Chovanec, ce ressortissant slovaque qui a perdu la vie quelques jours après une intervention en cellule à l’aéroport de Charleroi. Une information judiciaire et une enquête disciplinaire sont en cours concernant trois policiers pour faux en écriture. Les autorités enquêtent car le procès verbal qu’ils ont rédigé n’indique pas un premier incident qui a eu lieu dans cette cellule. Celui-ci aurait peut-être dû pousser les secours à intervenir plus tôt. C’est une Information RTL INFO.
Il est 04h30 lorsque Jozef Chovanec se frappe très violemment la tête sur la porte de sa cellule. Quelques minutes plus tard, c’est le début de l’intervention. À 1h25, un premier incident a lieu, mais ce que les policiers notent dans leur PV ne correspond pas à ce qui est indiqué dans la fiche d’informations qui compile les évènements de la nuit. Ce document précise : "À 1h25, nous avons dû aller trouver l’intéressé en cellule car ce dernier se frappait violemment la tête contre la porte. Nous constatons des marques de coups sur le front". Ces éléments ne sont pas repris dans le procès-verbal qui parle uniquement de coups de poings et de pieds.
"Entre une personne privée de liberté turbulente qui frappe dans une porte et l'autre qui se fracasserait le crâne contre un mur, nous sommes effectivement face à une situation totalement différente, explique Jonathan Detaye, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles. Si vous avez une différence dans la fiche d'informations et dans le procès-verbal, c'est très interpelant. L'enquête déterminera s'il y a eu une volonté ou pas d'altérer la vérité. La question est : est-ce que quelqu'un a voulu se protéger ?"
"Elle peut comprendre des inexactitudes ou des erreurs"
Selon l’avocate des trois policiers, Jozef Chovanec ne s’est pas frappé la tête avant 04h30. C’est la fiche d’informations qui est erronée et non pas le procès-verbal. "Une fiche d’information est une sorte de brouillon qui peut être complétée par tout le personnel du commissariat, affirme Hayat Karim, avocate des trois policiers. Cela implique qu’elle peut comprendre des inexactitudes ou des erreurs."
Si Josef Chovanec s’est effectivement frappé la tête près de trois heures avant le moment indiqué par les agents dans le procès-verbal, cela aurait peut-être nécessité déjà une intervention des services de secours. Au niveau disciplinaire, les policiers ont été entendus à ce sujet. Au pénal, une information a été ouverte.
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