Un sondage révèle que 40% des agriculteurs belges gagnent moins de 1000 euros net par mois. Un salaire dérisoire pour de nombreuses heures prestées chaque semaine. Certains n'ont plus pris de congés depuis des années. Reportage à Villers-Perwin dans le Hainaut avec nos journalistes Aurélie Henneton et Samuel Lerate.
Nos journalistes Aurélie Henneton et Samuel Lerate ont rendu visite à la famille Vancompernolle à Villers-Perwin dans le Hainaut.
Vincent Vancompernolle, le père de famille travaille 12 heures par jour, 7 jours sur 7, et parfois les nuits pour les vêlages (accouchement de la vache). La ferme occupe le Hennuyer plus de 80 heures par semaine. C'est le cas de 23% des agriculteurs. Avec 80 vaches et des cultures, les journées sont longues et les revenus ne suivent pas: environ 1000 euros net par mois... "J'ai juste assez pour payer mes emprunts. Je ne me plains pas mais on touche de moins en moins, il faut payer les engrais, les produits phyto-sanitaires, les aliments pour le bétail. Les fins de mois sont un peu durs", dit l'agriculteur.
Et les vacances ? Un tiers des répondants n'en ont pas pris en 2015. Pour la famille Vancompernolle, c'est une réalité depuis quatre années. "Même si on pouvait en avoir, on n'aurait sans doute pas les moyens. Les vacances, on n'en a pas. Les vacances, c'est la famille comme on dit", explique Christine.
La famille Vancompernolle a l'amour du métier comme neuf familles sur dix. Cependant, seulement 47% des agriculteurs souhaitent que leurs enfants reprennent la ferme. Emilie est la fille de Vincent et Christine. Elle est désabusée: "Quand on voit comment il faut ramer pour avoir 100 euros dans la poche, pour au final ne pas avoir plus qu'un chômeur, c'est décourageant", dit-elle.
Petite lueur de réconfort: la diversification. Comme nombre d'agriculteurs, la famille Vancompernolle vend désormais des produits directement à la ferme. Une rentrée supplémentaire qui met du beurre dans les épinards et du baume au coeur. "Les gens reviennent de plus en plus la ferme chercher des produits locaux. Cela nous donne du réconfort d'observer que les gens sont contents de nos produits", confie Christine.
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