En 2019, le point de contact du SPF économie a recueilli 2.109 signalements dans le domaine de la construction. Il ne s'agit pas seulement de plaintes pour escroquerie mais aussi pour du travail mal fait par exemple.
De son côté, Test-achats ouvre 500 dossiers construction par an. Les types de complications sont de nature très diverse : mauvaise exécution des travaux, acomptes excessifs demandés avant le début des travaux, faillites d'entreprises qui n'ont pratiquement pas d'actifs, et frustrations concernant les clauses de résolution pour inexécution des contrats.
40.000 euros perdus, menaces par SMS...
Vincent a pris rendez-vous avec un entrepreneur en janvier pour réaliser un devis pour la construction d'un balcon mais il fallait d'abord obtenir un permis. "Nous mettons donc une clause dans le contrat avec l'entrepreneur disant que si le permis nous est refusé, l'acompte sera remboursé mais l'acompte était nécessaire pour pouvoir bloquer une date avec l'entrepreneur", relate Vincent.
Le permis est refusé mais l'acompte n'est pas rendu. "On a découvert que l'entrepreneur avait eu d'autres sociétés par le passé notamment dans le nord de la France. Il s'est déclaré en faillite à chaque fois très rapidement".
Dans cette affaire, Vincent a perdu 7.800 euros mais il est parvenu à entrer en contact avec d'autres clients de cet entrepreneur malveillant qui ont connu un préjudice bien plus important. "Il est parti avec des 20.000, 30.000, 40.000 euros de ces gens-là qui se retrouvent avec un crédit hypothécaire qu'ils ne peuvent pas payer, une maison qu'ils ne peuvent pas habiter. Il y a même une personne qui a dû prendre un deuxième travail".
Vincent insiste auprès de l'entrepreneur pour être remboursé : "Là, j'ai reçu des menaces par SMS. Des menaces notamment à l'encontre de ma famille. Donc là, j'ai pu aller au commissariat avec la preuve que j'avais reçu des menaces et j'ai enfin pu ouvrir une plainte".
Quelles précautions prendre ?
Directeur des services d’études de la Confédération construction, Jean-Pierre Liebaert présente les précautions à prendre pour éviter d'être la victime de ce genre d'arnaques : "Il faut toujours prendre un maximum de renseignements sur l'entrepreneur avant. En principe si on a qu'un seul numéro de GSM, c'est très suspect. Un entrepreneur est enregistré à la banque-carrefour des entreprises. On sait voir pour quelle activité il est inscrit, quelles sont ses compétences professionnelles. Le consommateur peut demander à son entrepreneur une attestation. S'il est inscrit pour des travaux de toiture et qu'il vient vous proposer une terrasse, il faut largement se méfier".
L’organisation de consommateurs Test-Achats demande un encadrement légal des acomptes qui peuvent être demandés par les entrepreneurs avant le début des travaux. Test Achats propose un acompte de 15 % avec un plafond de 10.000 €. Le solde pourrait alors être payé au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
La confédération construction propose depuis quelques années un site pratique "buildyourhome.be". Il permet une recherche parmi 14.500 professionnels fiables, sans dettes sociales ou fiscales. L’autorité fédérale a développé un instrument pratique pour vérifier si une entreprise n’a pas de dettes sociales ou fiscales : c'est le service en ligne "checkobligationderetenue.be"
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