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Va-t-on manquer d'électricité cet hiver? La situation "plus grave" qu'en 2014

 
 

La ministre fédérale de l'Énergie Marie Christine Marghem estime au nom du gouvernement fédéral que la "responsabilité" d'Electrabel est "lourdement engagée" après le "coup de tonnerre" de l'annonce de la non disponibilité de six des sept réacteurs nucléaires en novembre. Cette responsabilité est engagée au regard du caractère sensible de l'opérateur, producteur de 54% de l'électricité en Belgique.

Il y a une responsabilité en termes de planification de la révision des réacteurs, qui a une conséquence sur l'atmosphère des marchés et les contrats variables, voire même sur les contrats fixes. Dans le collimateur se trouve l'annonce de la non disponibilité de Tihange 2 et Tihange 3 dans les prochains mois alors que quatre autres réacteurs ne seront pas non plus disponibles dans les prochaines semaines.

L'analyse de la "responsabilité juridique" d'Electrabel est en cours. C'est Elia qui en est chargée et qui interrogera Electrabel. Même si elle estime que la situation est plus grave qu'en 2014, la ministre n'envisage pas encore de campagne spécifique ou de plan de délestage.


D'autres solutions envisagées?

L'ensemble des opportunités est examinée, en termes de source d'approvisionnement de l'électricité, dont l'interconnexion avec l'étranger. D'autres solutions pourraient être envisagées à terme, dont la réquisition, sachant qu'il existe à Vilvorde une centrale au gaz hors marché. La ministre n'envisage pas de réactiver la réserve stratégique, devenue obsolète depuis que le mécanisme de rémunération de capacité a permis aux centrales au gaz de fonctionner dans le marché, dans le cadre de la transition énergétique définie par le pacte.

Mme Marghem a rappelé les initiatives prises pour préparer la transition énergétique, notamment l'éolien. Elle évacue toute responsabilité ministérielle, renvoyant à la responsabilité opérationnelle d'Electrabel et à la responsabilité technique d'Elia sur laquelle elle fonde son analyse politique. Elia est l'interlocuteur d'Electrabel.

Elle renvoie aussi à ceux qui ont voté en 2003 la sortie du nucléaire sans plan d'accompagnement. La ministre s'exprimera mercredi au parlement. Elle répondra aux questions des députés en commission de l'Économie de la Chambre.


"Notre responsabilité, c'est de gérer les centrales nucléaires en toute sécurité"

La responsabilité d'Engie Electrabel est de "gérer les réacteurs nucléaires en toute sécurité, sous le contrôle de l'AFCN (Agence fédérale de contrôle nucléaire)", a indiqué lundi soir une porte-parole du groupe énergétique.

La ministre de l'Énergie Marie Christine Marghem avait affirmé plus tôt dans la journée que la responsabilité d'Electrabel était "lourdement engagée" après l'annonce de la non disponibilité de six des sept réacteurs nucléaires en novembre. La porte-parole d'Electrabel assure pour sa part que le gestionnaire des centrales a toujours communiqué "en toute transparence". "Après les premiers constats de dégradations dans le béton à Doel 3 en octobre 2017, nous avons immédiatement fait savoir que nous inspecterions également les autres unités. La dégradation diffère d'un bâtiment à l'autre et nous sommes en train d'analyser la situation et d'effectuer des travaux de réparation. Cela prend du temps. Avant une reprise, nous avons aussi besoin du feu vert de l'AFCN", a ajouté la porte-parole.

"La sécurité nucléaire est notre priorité. C'est notre responsabilité de gérer les unités en toute sécurité sous le contrôle de l'AFCN. C'est notre rôle et il est clair", a-t-elle asséné.


 

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