Le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca a annoncé vendredi avoir doublé son bénéfice net sur un an au premier trimestre, période au cours de laquelle les ventes de son vaccin contre le Covid-19 ont atteint 275 millions de dollars.
Le laboratoire, qui dévoile pour la première fois un chiffre d'affaires sur son vaccin, a dégagé un profit net de 1,56 milliard de dollars sur les trois premiers mois de l'année, selon un communiqué.
Les ventes du vaccin ne représentent que 4% de son chiffre d'affaires qui grimpe de 15% à 7,3 milliards de dollars. AstraZeneca ne donne des données sur son sérum que pour le premier trimestre, sans préciser s'il s'agit du montant total du son chiffre d'affaires depuis son lancement.
Un vaccin "pas cher", mais à quel prix ?
Son vaccin est l'un des moins chers de ceux qui sont sur le marché, et le groupe a affirmé qu'il le vendait à prix coûtant. L'américain Pfizer, dont le sérum est beaucoup plus onéreux, avait estimé que les ventes de son vaccin anti-Covid atteindront 15 milliards de dollars en 2021.
Le vaccin d'AstraZeneca a lui subi par ailleurs des retards de livraison en Europe et fait l'objet de doutes sur ses effets secondaires.
L'utilisation du vaccin AstraZeneca a été restreinte dans la plupart des pays de l'Union européenne à cause de très rares cas de thromboses qu'il peut provoquer. Le Danemark ne l'utilise plus.
L'UE a elle attaqué en justice le laboratoire pour ne pas avoir tenu ses engagements sur les livraisons de son vaccin anti-Covid, une procédure que le groupe a jugée "sans fondement".
Un chiffre qui augmente aussi grâce aux nouveaux traitements oncologiques
Au cours du trimestre écoulé, les profits d'AstraZeneca ont été dopés par un bond de ses ventes dans ses nouveaux traitements, en particulier dans l'oncologie, l'une de ses spécialités.
Pascal Soriot, directeur général du groupe, s'est félicité des résultats "malgé l'impact négatif de la pandémie sur le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies".
Le virus éclipse nombre d'autres pathologies, car les médécins généralistes donnent la priorité au traitement du Covid-19 par rapport à d'autres maladies, tandis que la distanciation et les mesures sanitaires limitent la propagation des rhumes ou de la grippe.
Ce phénomène peut conduire à une baisse des ventes, ce dont a fait les frais par exemple GSK, le concurrent britannique d'AstraZeneca.
M. Soriot s'attend à ce que cet impact soit moins fort au second semestre, ce qui devrait permettre de soutenir un peu plus les résultats financiers.
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