Les commerces non-essentiels font le bilan une semaine après le début du shopping sur rendez-vous. La mesure pèse sur leurs activités et donc sur leurs finances. A tel point que certains commerçants estiment qu'ils perdraient moins d'argent en bénéficiant du droit passerelle.
L'une de nos équipes s'est rendue dans un centre commercial à Charleroi. La galerie tourne au ralenti. Un samedi après-midi très anormal en matière de fréquentation. Toute venue se fait sur prise de rendez-vous, en ligne, par téléphone ou sur place.
Hier j'ai attendu quatre heures sans voir une âme rentrer
Il fait calme, trop calme. Bilan des ventes en une semaine dans une boutique de chaussures que nous avons visitée: 75 paires vendues. "Hier j'ai attendu quatre heures sans voir une âme rentrer dans le magasin. Il y a des gens qui téléphonent, vous disent qu'ils sont là dans la demi-heure et qui ne viennent pas", confie Jean-Pierre Sarti, gérant de deux magasins de chaussures.
Il n'y a plus d'achats impulsifs et beaucoup moins de consommateurs dans les allées du centre commercial. A tous les étages, plusieurs boutiques ont gardé leurs volets clos. "Il y en a certains qui ont essayé en début de semaine et puis qui ont malheureusement fermé parce que ce n'était pas rentable", explique Pierre Foucart, directeur de Rive Gauche.
Dans un commerce de vêtements de la galerie, un vendeur sur deux est au chômage. Le chiffre d'affaires a baissé de 50% depuis les rendez-vous obligatoires. "Ça mobilise quand même une personne quand on est en effectif réduit, et du coup on doit vraiment être super agile et réactif", indique Davide Ritunno, gérant d'un magasin de vêtements.
Le gouvernement prend une mesure [...] et il ne veut pas compenser cette perte
Pour le Syndicat neutre des indépendants (SNI), le bilan est catastrophique et il réclame des aides. "Le gouvernement prend une mesure claire qui a pour objectif de réduire drastiquement le nombre de clients dans les magasins, et donc le chiffre d'affaires. Et il ne veut pas compenser cette perte supplémentaire que les commerces doivent assumer", réagit Christophe Wambersie, secrétaire général du SNI.
Selon Christophe Wambersie, le message envoyé par les autorités n’est pas le bon. "Le message de dire ‘n’aller pas ou aller moins dans les commerces, que si vous en avez besoin’ donne le sentiment que les commerces sont dangereux ce qui n’est absolument pas le cas. Toutes les mesures sanitaires sont évidemment respectées. Il n’y a aucune démonstration que les commerces sont dangereux. Enfin, le consommateur n’ose pas déranger le commerçant s’il n’a pas véritablement un objectif ou la volonté d’acheter quelque chose".
Les charges ne se sont pas envolées comme les clients. Les espoirs se portent maintenant sur les vacances et le temps libre des consommateurs.
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