Le code rouge mis en place dans les écoles secondaires aura eu raison des élèves du 2ème et 3ème degrés, obligés de suivre les cours en classe à hauteur de 50% du temps. Résultat, les adolescents sont enfermés chez eux la plupart du temps. Désabusés, certains perdent leurs rythmes de vie. Et les décrochages scolaires se font de plus en plus nombreux.
Ce sont en quelques sortes les victimes sacrifiées de cette crise sanitaire. Toute une génération subit les conséquences de cette pandémie qui a bouleversé leur quotidien, leur rapport aux autres, mais aussi, l'école. Lieu d'apprentissage mais aussi de contact social, l'école était un lieu de rencontre. Pour beaucoup d'élèves, ne plus se rendre à l'école est synonyme de laisser-aller et de décrochage scolaire.
Un bureau de 12 mètres carrés, un ordinateur et un casque, et le tour est joué. Voilà le lieu où Evy, étudiante de 16 ans, passe ses journées, presque enfermée, à étudier. "Voilà, ici c'est mon lieu de travail, de 8h15 à 17h quasiment tous les jours. C'est très compliqué, mais on doit s'y faire", explique Evy Gomez, une élève en 5e année secondaire à Liège.
L'étudiante de 16 ans essaie tant bien que mal de "se faire" à la situation, jusqu'à changer complètement ses habitudes. Mais aussi, perdre son rythme de vie. "Sincèrement, je ne me douche pas avant 16h parce que j'ai pas le temps entre mes visios, mes travaux que je dois rendre, etc. Et même pour déjeuner ou manger le midi, je le fais très vite. C'est plus un rythme très agréable", précise Evy qui souffre de ne plus se rendre en cours en présentiel.
A 16 ans, Evy ne va à l’école qu’un seul jour par semaine. Le reste du temps, les cours ont lieu en distanciel, par visioconférence. Une élève modèle mais désabusée par la situation qui n'en finie plus. Plus de soirées, Evy ne vit qu’au rythme des interdictions et des leçons à distance. A l’image des jeunes de sa génération.
"J'ai l'impression d'être emprisonnée et de ne plus pouvoir rien faire alors que je pense que c'est les plus belles années de notre jeunesse de pouvoir profiter avec ses copains et de sortir. Et là, malheureusement, c'est pas possible", regrette la jeune-fille.
Casque sur les oreilles, c’est derrière un ordinateur qu’elle garde contact avec ses camarades 4 jours sur 5 mais aussi qu'elle étudie. "Ne voir personne et avoir beaucoup de travail, ça stresse énormément donc on a plus de motivation. Ca joue beaucoup la dessus. Forcément, on essaie de s'accrocher mais c'est difficile d'être dans la même routine et de ne pas être à l'école", confie Evy.
Le décrochage scolaire lui tend les bras, comme bon nombres d'élèves de l'enseignement secondaires. Et sa maman, Adeline, se sent "démunie" et ne sait pas comment la soutenir dans cette épreuve difficile. "Elle me demande de l'aider mais c'est pas toujours évident car on travaille. On se sent un peu démunis, on ne sait pas toujours comment faire pour la motiver, pour être présent et la laisser se débrouiller seule aussi", explique-t-elle.
Mais grâce à la débrouille, justement, l’élève a lancé une pétition qui porte ses fruits. A partir d’aujourd’hui, elle passe d’1 à 2 jours de cours par semaine en présentiel. Un léger soulagement pour Evy et ses camarades pour qui sortir et pouvoir se rendre à l'école est essentiel.
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