Suite de notre série consacrée à l’Enseignement en mode « Covid » avec un focus aujourd’hui sur l’Enseignement supérieur. Depuis la rentrée scolaire et encore davantage depuis la Toussaint, les cours à distance sont privilégiés. Des nouvelles méthodes qui déplaisent à certains étudiants mais aussi à leurs parents qui remettent en cause la qualité de l’enseignement dispensé. Certains parents s’interrogent sur la nécessité d’encore louer un kot et trouveraient même normal que les frais scolaires soient revus à la baisse étant donné les circonstances.
Père d’un étudiant de 1ère année en marketing, Rudi nous confie le désarroi de son fils qui préfère garder l’anonymat. Depuis la rentrée de septembre, il n’a suivi que dix jours de cours en présentiel.
"Mon fils est dans son kot tout seul et il étudie devant un ordinateur toute la journée. Et on lui donne des cours comme ça, des cours magistraux et il doit se débrouiller tout seul. Pour moi c’est pas une bonne qualité d’enseignement", déplore Rudi, père d’un étudiant en marketing.
"Je peux les comprendre. C’est sûr que quand on est étudiant dans l’enseignement supérieur, on préfère avoir des cours en classe, avec ses collègues, des professeurs en présentiel, en direct. La Haute école a dû respecter le protocole", réagit Christian Van Laethem, directeur du Département économique de la Haute Ecole "Henallux". Et d’ajouter : "On a fait le maximum pour que les cours puissent se donner dans les meilleures conditions".
Des étudiants en difficulté, malgré les efforts des enseignants
Non loin de là, l’Université de Namur où la présence des étudiants est également réduite depuis mars dernier. Entre deux examens, ces universitaires se montrent plutôt partagés après ce quadrimestre pas comme les autres.
"Les cours ont été assez bien adaptés parce qu’on pouvait revenir en arrière. Les professeurs étaient assez présents mais il y a d’autres professeurs qui n’ont pas du tout donné cours. Donc, c’est vrai que parfois on a dû faire les cours par nous-mêmes donc c’était pas évident", confie une étudiante.
"Ça reste quand même vachement dur. On remarque bien qu’on est très sociable quand d’un coup on ne voit plus personne. La motivation pour garder un bon rythme et continuer d’étudier le soir, ça reste plus compliqué", explique un étudiant.
"Les enseignants ont beaucoup investi de manière à pouvoir proposer du qualitatif, des cours avec le même niveau d’attente, avec le même contenu, explique Annick Castiaux, vice-rectrice en charge de l’enseignement de l’Université de Namur. Maintenant, il n’y a pas que les cours qu’on dispense, il y a aussi toute cette interaction, toute cette discussion qu’on peut avoir avec ses professeurs".
"Il faudrait adapter le montant du minerval"
Retour chez Rudi. Facture en main, il déplore que la Haute école n’ait pas adapté le minerval aux cours à distance. "Je comprends. Il faut payer le professeur. Ils ont également des frais d’informatique mais pour donner cours à distance, il suffit d’un PC et d’un micro", note le père de Rudy. "Il faudrait adapter le montant", estime-t-il.
"Je comprends la réaction de certains parents aussi. Maintenant il faut savoir que tous les frais sont identiques. Ils sont même supérieurs à une année normale puisqu’on a dû investir en matériel informatique supplémentaire, on a dû acheter des licences supplémentaires. On a équipé au niveau du matériel Covid. Et tout ça, ce sont des frais qui n’étaient pas prévus au départ", explique Christian van Laethem.
Faut-il conserver un kot à proximité de l’école pour si peu de cours ? Comme d’autres parents, Rudi s’interroge. Sauf arrangement spécifique avec le propriétaire privé, aucune réduction n’est actuellement accordée sur le loyer des étudiants.
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