Annie Devos, directrice générale des Maisons de justice, est l'invitée d'Alix Battard ce mardi. Elle commente la libération conditionnelle accordée à Michel Lelièvre, et sur les conditions qui entourent ce genre de décisions.
Michel Lelièvre sera libéré, mais sa libération est assortie de plusieurs conditions. Ce sont les Maisons de justice et les assistants de justice qui vont accompagner ce cas.
Annie Devos, quel est le profil d'un assistant de justice et quelle est sa formation pour remplir ces missions ?
En général, ce sont des assistants sociaux. On a quelques personnes qui ont un diplôme universitaire. Ce sont des personnes qui sont recrutées et auxquelles on donne une formation "maison" de manière à les préparer à travailler avec le public cible qui est le nôtre.
Comment est attribué un ancien détenu à un assistant de justice en particulier ?
Ca, c'est toute l'organisation interne de la Maison de justice. On a une mesure de la charge de travail qui nous permet de voir quel est le caseload (nombre de dossiers) de nos assistants de justice. Ceux qui s'occupent de victimes ne vont pas s'occuper d'auteurs, ceux qui s'occupent de missions civiles ne vont pas non plus s'occuper d'auteurs. Mais parmi les auteurs, on a une série de cadres légaux, mais on a aussi des personnes qui ont plusieurs mandats à subir en même temps et donc on évalue en fonction de la charge de travail et de la disponibilité.
Est-ce qu'un cas comme Michel Lelièvre, ou potentiellement comme Marc Dutroux, prend plus de temps à suivre qu'un autre ? Est-ce qu'il y a une adaptation de la charge de travail en fonction du profil du détenu ?
Il y a une adaptation de la charge de travail, mais dans la mesure du possible. Je pense que chaque situation est spécifique, mais on a néanmoins des procédures qui sont fixées et auxquelles le personnel doit répondre.
Quel est le rapport entre un ancien détenu et l'assistant de justice ? Est-ce qu'il y a des contacts directs, des rencontres ?
Oui. Au moment où le dossier arrive en Maison de justice, le directeur ou la directrice désigne un ou une assistante de justice qui va prendre contact dans un délai rapide avec la personne libérée et des entretiens vont être planifiés soit au bureau, soit à domicile, pour voir quelles sont les conditions qui ont été énoncées, en l'occurrence, pas le tribunal d'application des peines, voir ce que la personne va mettre en place pour pouvoir respecter ces conditions. À la fois, les conditions qui visent à la réinsertion sociale, mais aussi les interdictions qui sont à respecter. Il y a tout un travail de vérification qui est effectué par les assistants de justice.
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