Une grande majorité des Belges se disent convaincus que nous allons devoir vivre et surtout consommer différemment à l'avenir. Une opinion accentuée par la situation actuelle. Pour cela, sommes-nous prêts à augmenter le prix de notre panier de courses ? En pleine semaine du commerce équitable, Samuel Poss, porte-parole d'Enabel, l'agence belge de développement est l'invité du RTL INFO Bienvenue.
Consommer mieux va devenir indispensable pour mieux vivre : c'est la conviction partagée par 69 % des Belges. La crise du coronavirus aurait encore accentué cette tendance. Samuel Poss, porte-parole d'Enabel, l'agence belge de développement explique que le commerce équitable est né d'un constat : l'augmentation de l'écart de richesse entre pays riches et pays pauvres et l'accentuation des inégalités. L'objectif est donc d'organiser un commerce plus juste en rémunérant mieux les producteurs en améliorant leurs conditions de travail et en protégeant l'environnement.
À porter de tout le monde
Selon Samuel Poss, le commerce équitable ne se réserve pas uniquement à une frange de la société et concerne tout le monde. "Si vous prenez l'exemples des bananes, une banane 'fare trade' bio ou non coûte entre 1,39 euros et 1,99 euros. Une banane normale coûte entre 1 et 2 euros. Si on prend les produits des circuits courts près de chez nous, ça m'est arrivé d'acheter une salade auprès de fermiers moins cher qu'en supermarché".
Le rapport qualité-prix de ces produits est bon, estime le porte-parole d'Enabel et note que la plupart des Belges s'estiment concernés par le commerce équitable. Des estimations accentués par le climat de crise sanitaire actuel. "Cela a permis aux gens de se reposer des questions sur leur manière de consommer, de manger. Ils font de plus en plus attention au caractère sain des produits et à la proximité".
Les différents labels de commerce équitable rappellent souvent des produits venant du bout du monde comme le café par exemple. Pourtant il concerne aussi des produits proches de chez nous et les producteurs belges. "Ça a commencé par les producteurs de lait. Des litres de lait avaient été déversés dans des champs pour protester contre des prix trop bas, qui sont aujourd'hui encore trop bas. Donc il y a des initiatives. Il y a des labels spécifiques aux produits belges comme le label 'Prix Juste Producteur'", rappelle-t-il.
Comment reconnaître un produit issu du commerce équitable ?
Ce label belge cité précédemment est un bon indicateur pour s'assurer qu'un produit est issu du commerce équitable. Il est également conseillé de recourir à des circuits courts comme des magasins à la ferme. Certains labels commencent également à être largement présents dans les rayons des magasins de grande distribution.
Les Belges ont dépensé en moyenne 20 euros par personne pour de tels produits en 2019. Un chiffre encourageant selon l'agence belge de développement : "Par rapport à l'année dernière, c'est une progression de plus de 30 %. Le commerce équitable a la cote". Le porte-parole rappelle toutefois que les Belges se situent un peu derrière leurs voisins européens.
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