Au niveau économique, le secteur de l'événementiel est touché de plein fouet par la crise du coronavirus. Depuis la mi-mars, tous les événements sont purement et simplement annulés. Cela signifie la plupart du temps la perte totale du chiffre d'affaires. Cette perte est estimée à près de 5 milliards d'euros.
Le patron du Rockerill, salle de concert de Marchienne-au-Pont, à Charleroi, a jusqu'à présent dû annuler près de 30 événements. Une situation difficile. Pour le moment, il estime les pertes à 80.000 euros. Le retour à la normale s'annonce aussi compliqué. "Même si on ne sait pas, on s'attend au pire, confie Michael Sacchi, coordinateur de l'asbl Rockerill Production. On s'attend à ce que rien ne reprenne avant le mois de septembre. Pour nous, c'est tout de même catastrophique au niveau des activités. On n'est pas les seuls. On ne va pas larmoyer non plus. Mais c'est une année assez compliquée évidemment."
Depuis la mi-mars, la salle est fermée. Les concerts et autres événements sont annulés. Tout est à l'arrêt, mais le travail administratif est colossal. "C'est devoir prendre contact avec tous les artistes, leur dire que leur représentation est annulée ou postposée à une date ultérieure. Et alors, évidemment, il y a tout ce qui est billets d'avion, les avions qui sont réservés pour certaines soirées, les billets de train, les réservations d'hôtels… Il y a tout ce travail administratif qui prend pas mal de temps."
"L'avenir est incertain pour le monde culturel"
La situation est la même pour le responsable de l'Eden, le centre culturel de Charleroi. Depuis la mi-mars, 26.000 euros de tickets de spectacle ont dû être remboursés. Si pour l'instant, le directeur reste serein, il émet tout de même quelques doutes pour l'avenir. "Il est vrai que l'avenir est incertain pour le monde culturel, explique Fabrice Laurent, directeur du centre culturel de Charleroi. Une institution culturelle subventionnée résistera dans le temps actuel. Par contre, quel sera l'impact de la récession à moyen et à long terme sur le subventionnement des institutions culturelles qui ont pourtant des missions de service public ? Personne ne peut le dire à l'heure actuelle."
Selon un récent sondage, le secteur de l'événementiel en Belgique estime une perte de près de 5 milliards d'euros.
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