La fermeture des commerces non essentiels décidée hier par le gouvernement fédéral aura un coût important. L'administrateur délégué de Coméos (commerces et services) a expliqué quelles seront les pertes dans le RTL INFO 13h.
Simon François: Combien vont couter ces six semaines de fermeture aux commerces belges ?
Dominique Michel: "On estime qu'on va perdre 100 millions d'euros par jour de fermeture, donc jusqu'à ce qui a été prévu, donc début décembre, on va perdre 4 milliards d'euros. C'est évidemment gigantesque. Quatre milliards d'euros, mais aussi évidemment des centaines, des milliers d'emplois qui sont en jeu aujourd'hui dans nos commerces non alimentaires."
Le secteur était déjà affaibli par la crise sanitaire. Vous craignez des faillites ?
"Oui. On a déjà malheureusement connu un certain nombre de faillites depuis l'annonce précédente, des restructurations et clairement, cela va continuer. J'ai déjà moi-même personnellement un certain nombre de noms en tête d'entreprises qui vont, dans les semaines et les mois qui viennent, sans doute annoncer des restructurations. Tout va dépendre de ce que le gouvernement va prendre dans les jours qui viennent. Ce que nous voulons absolument, ce sont des mesures qui aident les magasins qui sont fermés à assumer les coûts qui continuent malheureusement à être payés. Par exemple, on doit continuer à payer les taxes régionales, locales et provinciales alors que les magasins sont fermés. Nous demandons à ce que ces taxes soient suspendues. De même que les frais en matière de loyer, on doit continuer à les payer, cela coûte très cher. Nous demandons que le gouvernement, comme en France, donne un coup de main au propriétaire pour qu'il puisse lui-même donner un, deux ou trois mois gratuits à ses locataires. Les mesures que nous attendons du gouvernement sont vraiment essentielles, sinon les faillites vont s'accumuler."
Les mesures qui existent déjà, comme le chômage temporaire, ne sont pas suffisantes ?
"Ces mesures sont indispensables, il faut évidemment les prolonger, mais elles ne sont pas suffisantes. On a aujourd'hui des centaines de magasins, des centaines d'entrepreneurs qui ont des coûts. Ces coûts vont continuer à tourner, même quand le magasin est fermé. Il faut absolument que ces coûts soient supportés par la collectivité, par les pouvoirs publics qui ont pris cette décision de fermer les magasins. Nous la comprenons, mais il faut maintenant faire en sorte que la catastrophe sanitaire que nous connaissons ne se transforme pas en catastrophe sociale."
Coméos était en négociation avec les syndicats du pays pour renforcer les mesures sanitaires dans les magasins qui restent ouverts. Les discussions n'ont pas abouti, qu'est-ce qui coince ?
"Sur le plan des mesures sanitaires, on est sur la même longueur d'onde au niveau des patronats et des syndicats. Cela fait des mois que nous travaillons ensemble pour avoir les meilleures mesures pour protéger la santé des travailleurs. Je ne m'inquiète pas. C'est plutôt sur le plan de la compensation qui est demandée par les syndicats que les discussions continuent."
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