Le manque de moyen force les hôpitaux belges à faire preuve d'inventivité. Certains dispositifs ont été imaginés pour poursuivre la prise en charge optimale des patients. Des idées originales, illustrées à l'hôpital Epicura de Hornu.
Le corps médical belge est confronté au coronavirus au quotidien. Mais les moyens manquent pour suivre la cadence, ce qui force certains hôpitaux à faire preuve d'inventivité pour pouvoir assumer le traitement de leurs patients de manière optimale. C'est notamment le cas à Hornu, à l'hôpital Epicura.
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Des médecins ont par exemple conçu de nouveaux masques à oxygène, lesquels permettent de limiter la consommation et donc d'optimiser le traitement, alors qu'un patient atteint par le coronavirus consomme entre 6 et 10 litres d'oxygène par minute. Un masque aérosol, deux tuyaux en plastique et le tour est joué. "Ce masque permet de récupérer les gaz émis lors de l'expiration, y compris l'oxygène, et de réinhaler son oxygène accumulée dans les cornes pour augmenter la quantité qu'il reçoit", nous explique Frédéric Duprez, kinésithérapeute à l'Epicura.
L'imprimante 3D est aussi un bel allié des hôpitaux. L'hôpital d'Hornu a ainsi pu produire un dispositif qui limite les efforts du patient lorsqu'il respire. Une espèce de frein en plastique. "Cela a été pensé en une nuit et créé le lendemain", témoigne John Wrzoskiewicz, infirmier réanimateur. "C'est la facilité que l'on a avec les technologies actuelles".
Des bénévoles ont aussi conçu des blouses et masques de protection dans un atelier couture. Un matériel destiné au personnel aux contacts des malades. L'heure de la débrouille a sonné dans nos hôpitaux !
Une situation presque inédite
La situation en Belgique est très particulière. Notre pays doit faire face à une épidémie presque inédite, comme l'explique Pierre Wauthy, Directeur général médical du CHU Brugmann. "Nous sommes confrontés à une situation inhabituelle, notamment en ce qui concerne les stocks", confirme-t-il.
Mais la situation n'est pas encore catastrophique, loin de là. "Nous ne sommes pas dans un système D. Jusqu'à présent, nous n'avons eu à déplorer aucun manque de matériel, et en particulier des éléments de protection individuel pour protéger nos équipes au contact de patients atteints du coronavirus".
Pour justifier cette situation, Pierre Wauthy évoque un contexte presque historique. "Il faut remonter à la grippe espagnole pour retrouver une situation épidémiologique comparable. Nous sommes face à une situation exceptionnelle qu'il était excessivement difficile d'anticiper".
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