Pour faire face à cette nouvelle vague de l'épidémie de coronavirus, de plus en plus d'hôpitaux "réquisitionnent" des médecins d'autres services, comme ils l'avaient déjà fait au printemps. On envisage aussi de faire appel à des étudiants en médecine ou en soins infirmiers, pour renforcer les équipes dans les centres de dépistage.
Au grand hôpital de Charleroi comme ailleurs dans le pays, les hospitalisations de patients atteints du coronavirus ne cessent d’augmenter. Pour l'instant, 4 unités covid ont été ouvertes. Mais d'ici à la fin de la semaine, il y en aura 6. Il faut donc faire appel au personnel d’autres services. L'hôpital a procédé à un tirage au sort qui a été effectué. "Tous les médecins doivent pouvoir prendre en charge les patients covid, parce que dans les mois et les années à venir, on doit apprendre à vivre avec les covid, et donc dans n'importe quelle unité de soins, il pourrait y avoir des patients covid, dont ce ne sera pas le principal motif d'admission", explique Manfredi Ventura, directeur médical du Grand Hôpital de Charleroi.
La vague pourrait durer: "Psychologiquement, on doit s'y préparer"
Le docteur Alain Sibille, gastroentérologue au Grand Hôpital, a décidé de se porter volontaire. Toute cette semaine, il sera présent le matin en unité covid et gérera ses consultations l'après-midi. Il avait déjà apporté son aide lors de la première vague. "Quand on voit les scanners avec des poumons très abîmés, on se dit, ouh la, c'est reparti. Ce qui est dur, je pense, c'est que les pronostics que j'ai entendus, c'est que cette vague va durer assez longtemps, vraisemblablement. Peut-être plus longtemps que la première vague, et ça, psychologiquement, on doit s'y préparer".
Consultations et activités chirurgicales non urgentes interrompues
Du côté du Centre hospitalier universitaire de Charleroi, on fait le même constat. Une troisième unité covid va ouvrir cette semaine, ce qui nécessite une importante réorganisation. "Dans un premier temps, on a interrompu tout ce qui était activités chirurgicales non urgentes, tout ce qui est urgent, évidemment, est maintenu, pour pouvoir réquisitionner du personnel infirmier et médical. Là, vu l'augmentation de la courbe, on est également obligés d'interrompre, à partir de demain et jusqu'à fin octobre, les consultations non urgentes", explique Frédéric Dubois, directeur de la communication de l'Intercommunale de Santé publique du Pays de Charleroi.
Appel aux étudiants infirmiers
Malgré cela, le personnel n’est pas toujours suffisant. Le taux d’absentéisme est élevé, et la fatigue s’est également accumulée. Le centre hospitalier universitaire de Namur a décidé de lancer un appel auprès des étudiants infirmiers, pour engager des jobistes. "On a des étudiants qui viennent en stage, on en engage pendant les vacances, donc on a l'habitude de les encadrer, de les former. C'est l'occasion de soutenir un peu nos équipes soignantes, parce qu'il va falloir tenir, à mon avis, quelques semaines", estime Patricia Winandy, directrice du département infirmier du CHU-UCL Namur.
Si certains hôpitaux viennent de déclencher la phase 1B, d’autres envisagent déjà la phase 2A. C’est le cas du centre hospitalier universitaire de Charleroi: 40 des 54 lits des soins intensifs seraient alors dédiés aux patients covid.
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