Le plan de vaccination est connu depuis quelques semaines déjà: maisons de repos et personnel soignant, puis les professionnels de santé. En mars, ce sera au tour des +65 ans et des patients à risque. Et puis enfin, l'ensemble de la population. Mais comment faire si je souffre d'une pathologie grave et que je dois me faire vacciner plus tôt que prévu?
Si je fais partie des personnes à risque mais que j'ai moins de 65 ans, comment les autorités seront-elles au courant ? Et comment me préviendront-elles ? Tant de questions que bon nombre de Belges se sont déjà posées. Ce seront donc les mutuelles qui pourraient avoir le rôle de prévenir les personnes qui recevront le vaccin prioritairement. Soit par e-mail, sms ou appel téléphonique.
À l'heure actuelle, la piste du recours aux mutuelles est encore à l'étude. Elle n'a pas encore été actée. C'est la Task Force qui devra décider.
Les mutuelles ont déjà donné leur feu vert
Si les mutuelles font partie des pistes à l'étude pour effectuer cette tâche, c'est parce que 99% de la population en possède une. C'est plus que les personnes qui ont un médecin traitant. Elles pourront donc facilement prévenir la population belge concernée. De plus, les mutuelles possèdent l'historique des traitements reçus par la personne pour soigner ses problèmes de santé. Et elles réalisent déjà ce type de mission pour les personnes qui ont une pathologie lourde.
"Il est possible grâce à ces bases de données de pouvoir identifier les personnes chez qui soit un diagnostic particulier a été posé soit un traitement pour l’une de ces pathologies", explique Sabine Stordeur, coordinatrice du groupe de travail vaccination.
Les mutuelles ont donc déjà donné leur feu vert et se disent prêtes à remplir cette mission. Dans un second temps, les médecins généralistes, et même les pharmaciens, pourront jouer ce rôle et prévenir à leur tour leurs patients. "Ce n’est pas très grave si le patient reçoit une/deux/trois invitations tant qu’il est contacté, informé, sensibilisé et invité à être vacciné", insiste Paul De Munck, le président du Groupement belge des omnipraticiens.
Les autorités vont donc devoir décider si cette stratégie doit être déployée sur le territoire et si les Belges seront bel et bien contactés par leurs mutuelles.
Quelles pathologies seront considérées prioritaires et sur quels critères ?
La liste des pathologies prioritaires pour recevoir le vaccin sera dévoilée la semaine prochaine. Elle est toujours en cours d’élaboration mais certaines maladies ont déjà été déterminées.
"Si vous présentez un diabète, ou que vous êtes à risque parce que vous avez de multiples médicaments par rapport à votre pathologie d’obésité par exemple, ou d’hypertension, ou de maladie respiratoire, etc", détaille Paul De Munck.
Certains critères sont requis pour savoir si la pathologie peut entraîner des conséquences graves en cas de contamination au coronavirus. Et dans le même temps, recevoir le vaccin prioritairement. "Prenons l'exemple de l’obésité. Les personnes les plus à risque sont celles qui ont une obésité morbide tandis qu’une obésité légère ou moyenne ne fait pas courir de risques accrus à ces personnes", précise Sabine Stordeur.
Mais le critère de fragilité principal reste tout de même l’âge de la personne. "Même des personnes qui présentent des comorbidités ont toujours un risque moindre d’avoir une complication grave du covid comparé à une personne âgée sans comorbidités", continue la coordinatrice du groupe de travail sur la vaccination.
Les personnes présentant des pathologies importantes vont donc pouvoir bénéficier, selon certains critères, du vaccin en priorité. Et si 60% de la population Belge souhaite recevoir le vaccin, les professionnels espèrent que les personnes à risque souffrant de pathologies graves soient plus nombreuses à vouloir le faire.
"On constate de plus en plus, par les courriers que l’on reçoit, une réelle inquiétude de la population qui a une comorbidité d’avoir des conséquences graves du covid notamment à cause des variants du virus. On espère que dans ce groupe-là, une large proportion va tirer profit de cette vaccination anticipée", explique Sabine Stordeur.
Les mutuelles s'organisent
"Notre rôle sera de prévenir les gens que la vaccination est en route et qu’ils peuvent aller se faire vacciner", déclare Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris. "Mais c'est aussi de sensibiliser les patients et leur expliquer pourquoi la vaccination est importante."
Les mutuelles s'organisent et se préparent comme elles le peuvent à éventuellement prévenir toutes les personnes qui pourront recevoir le vaccin anti-coronavirus prioritairement. Malgré la charge de travail énorme, elles assurent disposer d'assez de moyens. "On a déjà fait appel à nous sur le suivi de tracing notamment avec les agents de terrain qui allaient au domicile des personnes. Donc on va trouver les moyens nécessaires car cette mission est très importante et ça doit être très rapidement mis en place", rassure le secrétaire général de Solidaris.
COVID-19 Belgique : où en est l’épidémie ce vendredi 15 janvier ?
Vos commentaires