"La recherche d'une immunité de groupe purement sur base naturelle est un leurre, sauf si on est prêt à payer un prix extrêmement important en termes de vies humaines et de destruction du système de santé pour les autres pathologies", a affirmé lors d'une conférence de presse vendredi le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus Yves Van Laethem. "L'immunité de groupe viendra avec l'aide du vaccin."
Le porte-parole interfédéral Covid-19 est revenu sur les concepts de séroprévalence, soit le nombre de personnes ayant développé des anticorps, et celui d'immunité collective. L'Institut de santé publique Sciensano a déjà publié à plusieurs reprises des données basées sur des prélèvements sanguins. Les dernières disponibles, relatives à près de 13.000 échantillons prélevés mi-octobre, montrent qu'environ 6% des donneurs présentent des anticorps.
"C'est comparable à ce que l'on avait à la fin de la première vague, mais ce n'est pas encore représentatif de celle-ci", nuance le porte-parole. "Il faudra attendre des échantillons plus tardifs, prélevés durant cette deuxième vague, qui seront analysés fin novembre." Une deuxième étude concerne le dosage d'anticorps parmi le personnel de santé.
"On est passé de 9,4% à la fin de la première vague à 11%, selon le dernier dosage prélevé. C'est une petite augmentation, mais elle n'est pas significative", estime Yves Van Laethem.
Miser sur l'immunité de groupe naturelle, un "leurre"
Il est donc encore trop tôt pour en évaluer l'impact réel. Enfin, l'expert a abordé l'étude sur l'immunité réalisée auprès de 362 enfants d'Alken et de Pelt, publiée vendredi. Sur base des données de ces études, "nous pouvons espérer, après la deuxième vague, un taux de personnes avec des anticorps globalement compris entre 10 et 20% de la population".
Ce taux est cependant "très loin de l'immunité qu'on souhaite avoir globalement dans la communauté" qui est, pour ce type de virus, entre 60 et 70% de la population. Miser sur l'immunité de groupe naturelle serait toutefois un "leurre".
Dans un pays comme la Belgique, "ceci aurait un coût totalement impayable (...) Plusieurs modèles ont estimé qu'il y aurait au moins 60.000 décès à comptabiliser", avance le porte-parole. "La seule option est donc d'attendre un bon vaccin en limitant nos contacts et en respectant les mesures."
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