Les cours seront suspendus dans les écoles à partir de ce lundi 16 mars jusqu'au 3 avril. Dans ce contexte, les enfants ne seront plus obligés de venir à l'école. Les établissements scolaires sont cependant invités à maintenir un service d'accueil des enfants. Les crèches, elles, peuvent rester ouvertes.
Sur Facebook, Cécile, une puéricultrice a contacté notre rédaction en demandant notamment "Comment puis-je cajoler un enfant en gardant un mètre de distance ?" Le fait que les crèches restent ouvertes inquiète en effet certaines puéricultrices.
Invitée sur le plateau de l'émission C'est pas tout les jours dimanche, Stéphanie Nollomont, la directrice d'une maison d'enfant, a partagé les questions que se posent les puéricultrices et les puériculteurs.
Pourquoi fermer les écoles et pas les crèches ?
"On sait qu’on a un rôle sociétal à jouer dans une pandémie. On se doute que les parents doivent trouver des solutions. Mais d’un autre côté, j’ai beaucoup d’appels de directrices et d’accueillantes qui sont dans la peur, clairement", indique la directrice de la maison d’enfant "Les rase-moquettes" et administratrice de la Fédération des Milieux d’Accueil de la Petite Enfance. "Il y a des accueillantes qui reçoivent des enfants chez eux, et qui ont un contact avec leur famille, et donc il y a un risque de contagion. Elles se disent qu’elles jouent leur rôle en permettant d’empêcher les grands-parents de garder leurs petits-enfants. Mais à côté de ça, quid de leur famille ? C’est la grande question et inquiétude. Pourquoi fermer les écoles et pas les crèches ? C’est deux poids, deux mesures. J’entends qu’on est une barrière pour les grands-parents et j’en suis consciente mais d’un autre côté, que va-t-il se passer pour nous ?
Bénédicte Linard, la Ministre de l’Enfance (Ecolo), est revenue sur la décision du conseil national de sécurité de laisser les crèches ouvertes. "Jeudi soir, je m’attendais à une fermeture des écoles et des crèches. Ça n’a pas été le cas car deux signaux très forts sont passés. La première est qu’il y a des mesures fortes qui ont été mises en place pour protéger les publics les plus à risque et pour éviter de saturer les hôpitaux. C’est inédit cette situation. Le deuxième signal est un signal de solidarité. Si les écoles ne sont pas fermées mais que les cours sont suspendus, c’est aussi pour assurer la garde, un accueil pour toutes ces personnes en première ligne. Les professionnels de la santé dans les hôpitaux mais pas seulement. Je pense aussi aux aides familiales, aux médecins généralistes… Les puéricultrices, puériculteurs, les caissières, les caissiers, les personnes dans les transports en commun, assurent un soutien pour que la première ligne puisse faire son travail. Il fallait leur permettre aussi de garder leurs enfants. Nous avons tous un rôle à jouer dans cette chaîne aujourd’hui."
J’en appelle à la responsabilité des parents
Bénédicte Linard en appelle ainsi à la responsabilité des parents. "C’est important de donne les consignes les plus claires possibles pour préserver les accueillants et les accueillantes. Je vais dire plusieurs choses aux parents et j’en appelle à leur responsabilité. Premièrement, si votre enfant présente une signe ou un symptôme de maladie, vous gardez votre enfant chez vous. Deuxièmement, si vous la possibilité de faire garder votre enfant, gardez le. Cela soulagera les puéricultrices et les directions dans les crèches. Ça leur permettra d’être le plus accessible possible pour ces enfants qui n’auraient pas d’autres solutions. Restez chez vous si vous le pouvez."
Est-ce responsable de laisser les crèches ouvertes ? "La priorité étaient les écoles et les universités", a rappelé Simon Dellicour, épidémiologiste à l'ULB. "Dans les crèches, on a une structure beaucoup plus fragmentée, ce sont des plus petits groupes, il y a moins de mouvement et un taux de contact plus faible. Un enseignant dans une cour de récré va avoir des contacts avec beaucoup plus d’enfants. Je comprends la priorité de d’abord suspendre les cours dans les écoles et les universités."
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