L'annonce a été faite par un communiqué dimanche soir du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet : les élèves du secondaire devront suivre l'enseignement à distance dès ce mercredi 28 octobre. Cette mesure valable également pour les deux jours suivants s'explique par la situation sanitaire extrêmement préoccupante que connaît le pays, indiquent Pierre-Yves Jeholet et la ministre de l'enseignement obligatoire Caroline Désir.
Mercredi une décision, vendredi une autre, samedi une troisième et maintenant encore une autre qui nous tombe dessus
Cette décision de dernière minute prend de court les directeurs d'écoles et les enseignants. Le directeur de l'école Sacré-Cœur de Lindthout à Woluwe-Saint-Lambert, Jean-François Nandrin a "appris la nouvelle hier soir, par des SMS de collègues affolés par une nouvelle décision qui tombe..." Il accueille amèrement cette annonce : "Dans un pays qui n'est plus gouverné depuis longtemps et dans lequel les choses se font au hasard. Mercredi une décision, vendredi une autre, samedi une troisième et maintenant encore une autre qui nous tombe dessus".
Il affirme pourtant que cette mesure avait été demandée par le corps enseignant, "mais on nous l'a refusé et finalement on fait quand même". Selon ce directeur d'école, les professeurs sont prêts pour enseigner à distance mais pas tous les élèves : "De notre côté, c'est réaliste car on a déjà travaillé depuis le 13 mars. Maintenant, nous savons qu'un certain nombre d'enfants n'ont pas d'ordinateur ou de smartphone et certains n'ont pas de connexion. C'est là-dessus que nous étions en train de travailler. On reçoit beaucoup de conseils mais aucun centime, aucun ordinateur, ils ne poussent pas sur les arbres".
Dans ces conditions, Jean-François Nandrin l'avoue, "ce sera de l'entretien, de l'exercice, on donnera des choses à faire. Mais je ne vais pas faire semblant qu'on donne cours alors que les enfants eux-mêmes ne seront pas prêts et que des parents l'apprendront sans doute ce matin".
"On a mis les écoles au pied du mur"
Du côté des parents, la nouvelle est accueillie avec une certaine appréhension pour certains. "On a déjà l'expérience de l'année passée. Effectivement, ce n'est pas optimal mais on va faire avec et essayer de faire au mieux", affirme un père de famille venu déposer ses deux filles. Les enfants eux, "préféreraient rester à l'école", assure-t-il. "Il n'y a pas assez d'entraide et tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde. Je pense qu'on met beaucoup de pression sur les écoles mais elles font avec les moyens du bord. On a peut-être mis les écoles au pied du mur", conclut-il.
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