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Covid: à quoi doit-on s'attendre à la rentrée? Voici l'avis d'un célèbre virologue belge

 
 

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminations au covid remonte en Belgique. 1947 par jours, c'est +14% par rapport à la semaine dernière. Les hospitalisations sont en baisse: -19%. Ce chiffre pourrait être influencé par les précédentes statistiques: les dernières semaines il y avait eu moins de contaminations.

Faut-il s'inquiéter pour la rentrée? Quels sont les conseils en matière de vaccination? Notre présentateur Christophe Deborsu a interrogé Peter Piot, le directeur du London School of Hygiene and Tropical Medicine à Londres. Peter Piot est l'un des plus célèbres virologues au monde. Il est conseiller spécial d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

Christophe Deborsu: La rentrée vous inquiète? On pourrait avoir de mauvaises surprises comme on en a eu l'an dernier et l'année avant?

Peter Piot: Tout d'abord, cette augmentation peut être due aux retours de vacances, aux festivals et tout ça. Donc il faudra si ça c'est confirmé, mais nous devons faire face à la réalité, c'est probablement que chaque automne, chaque hiver, il y aura une recrudescence, de nouvelles vagues de covid. Tout juste comme on le connaît au connaissait pour la grippe. Et donc il est très important de prendre des mesures avant qu'on atteigne le pic de cette vague. Ça veut dire protéger en premier lieu les plus fragiles. Ça c'est pour moi la toute grande priorité. Et ça veut dire aussi vaccination.

Christophe Deborsu: On va parler de cette vaccination, puisque dès le 12 septembre les Belges de 18 ans sont invités à se faire vacciner une quatrième fois. Seulement voilà, Muriel Moser, immunologue à l'ULB, déconseille aux personnes de moins de 65 ans qui sont en bonne santé de se faire vacciner. Elle dit: "Une vaccination après primo-vaccination et un booster ne me semble pas utile". Vous êtes d'accord avec ça?

Peter Piot: Non je ne suis pas d'accord. Le consensus scientifique est vraiment qu'il faudra un booster, un rappel. Je crois qu'on va aller vers une vaccination annuelle. Une des grandes raisons, c'est que le virus change, le virus change tout le temps. C'est des mutations, on connaît tous maintenant le terme variant. Et par exemple il est bien prouvé maintenant que chez les personnes de plus de 65 ans, c'est plus clair que si on a eu un rappel, donc une troisième ou quatrième dose, le risque de décès, d'hospitalisation, d'entrée en soins intensifs, diminue de 85%. Il ne faut pas oublier qu'il y a des gens qui sont très fragiles qui ont moins de 65 ans. Donc je crois qu'il faire faudrait très attention. D'ailleurs, en Flandre, la recommandation c'est de vacciner tout le monde au-dessus de 18 ans.

En France, le 13 juillet dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé d'élargir l'administration d'une dose de rappel additionnelle (2e rappel ou 4e dose le plus souvent) aux adultes de moins de 60 ans identifiés comme étant à risque de forme grave de Covid-19, aux femmes enceintes et aux personnes vivant dans l'entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables.

A la mi-juin, le président du Conseil scientifique français, Jean-François Delfraissy, s'est exprimé sur le sujet sur la radio Europe 1. Il a estimé qu'il fallait vacciner les plus fragiles très rapidement, en particulier les plus de 60 ans et que toute la population irait "probablement vers une quatrième dose à l'automne".


 

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