Les étudiants francophones de Belgique se mobilisent ce jeudi contre la hausse du coût de la vie. Prix de l’énergie, du logement, tout augmente et beaucoup d'étudiants ne s'en sortent plus. Selon la Fédération des étudiants francophones, un étudiant sur trois était touché par la précarité… avant la crise actuelle.
Payer de quoi se loger, se chauffer, se nourrir, se déplacer, tout en faisant ses études. C'est le quotidien de plus en plus compliqué des étudiants qui manifestent ce jeudi pour des aides structurelles face au coût de la vie toujours plus élevé. Ils sont nombreux à cumuler études et jobs. Et cet emploi étudiant n'est plus pour payer les loisirs et les sorties. Pour certains jeunes, travailler est devenu une obligation pour aider leur famille à surmonter la crise économique. Ce qui met parfois leurs études en danger.
Je travaille le samedi et le dimanche et si possible le vendredi soir
Une étudiante de 22 ans, qui préfère rester anonyme, raconte l’impact de la crise économique sur elle. "La décision, ça a été que je retourne chez mes parents, que je travaille le samedi et le dimanche et si possible le vendredi soir". Elle a donc deux jobs étudiants pour aider les finances de sa famille et s’interroge même sur ses stages. "Continuer un travail étudiant alors que je suis en stage, est-ce que je vais y arriver ?". Déjà aujourd’hui, ses jobs impactent ses études. "Cela veut dire plus de temps de travail et cela veut dire beaucoup moins de temps pour étudier", confie la jeune femme.
Un étudiant m'a dit qu'il devait payer une partie du loyer car ses parents n’y arrivent plus
Pour la responsable de l’agence de recrutement Forum Jobs, le travail étudiant n’a plus la même utilité qu’auparavant. "J’ai encore eu un étudiant qui m’a dit il y a deux jours qu’il devait payer une partie du loyer car ses parents n’y arrivent plus. Ce n’est donc même plus pour lui, mais pour la famille", souligne Cécile Janssens.
Cela peut bien sûr avoir un impact sur les études
Le jeune contribue davantage aux finances. "On se rapproche plus maintenant d’un modèle scandinave qui visait la promotion de l’autonomie du jeune ou un modèle comme aux Etats-Unis, où là les études sont tellement chères que le jeune a besoin de payer. Cela peut bien sûr avoir un impact sur les études, sachant que le temps que l’on met pour travailler, ce n’est pas du temps où on étudie", souligne Rafael Henry, coordinateur pédagogique chez InforJeunes Namur. Avec comme conséquence, un risque plus élevé d’échec.
La manifestation à l'appel de la Fédération des étudiants francophones était prévue à la place des Congrès à Bruxelles dès 11h15.
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