Les cours de philosophie et citoyenneté se mettent en place à partir d'aujourd'hui dans l'enseignement primaire. Ce nouveau cours n'a pas été des plus simples à mettre en place mais des parents et enseignants se réjouissent qu'il ait lieu.
On les appelait au début les "cours de rien" pour signifier qu’ils ne font référence à aucune religion. Ce cours doit être une éducation à la philosophie et à la citoyenneté, qui doit amener l’élève "à prendre conscience que l’autre lui permet de se développer et d’enrichir sa pensée…", selon le programme.
Il va permettre aux élèves de participer à des débats avec les autres élèves, à entendre et comprendre d’autres points de vue que le sien. On y enseignera donc aussi le compromis entre des positions contradictoires.
Les élèves seront également amenés à se prononcer sur toute une série de questions existentielles. Ils se poseront des questions du type : "Un oiseau pense-t-il comme un humain ?", "À quoi servent les histoires ?", "À quelles conditions une chose peut-elle être qualifiée de vraie ?", "Quelle est la différence entre croire et savoir ?", expliquait Frédéric Moray ce matin sur Bel RTL dans sa chronique "90 secondes pour comprendre".
Pourquoi est-ce si compliqué à mettre en place?
Il faut d’abord connaître le nombre exact d’enfants qui suivront ce cours. Chaque direction d’établissement a pu en être informée dès le 15 septembre, ce qui leur a laissé 15 jours pour organiser les horaires et trouver les instituteurs capables de dispenser ce cours. Pour la plupart, ce sont des instituteurs de morale ou de religion, mais ils ne peuvent pas enseigner le cours de citoyenneté, là où ils enseignent déjà les autres matières, d’où le casse-tête et les très nombreux échanges d’instituteurs entre écoles ou implantations scolaires.
Sophie donne son 1er cours de citoyenneté aujourd'hui
Pour Sophie Cockshaw, qui dispensera son premier cours de citoyenneté à Anderlecht, c'est plutôt l'impatience qui prime. Elle donne quelques pistes des notions qui seront véhiculées via ce cours: "Je suis contente de pouvoir enseigner ce vivre-ensemble, cette philosophie, ce questionnement, cet esprit critique au niveau de tous les enfants, et de pouvoir garder tous les enfants ensemble", a expliqué la régente en Lettres à Bernard Lobet ce matin sur Bel RTL.
Elle enseignera ce cours de citoyenneté dans deux écoles différentes, "une semaine dans une école et la semaine suivante dans l'autre".
Il n'y a aucun manuel existant pour l'instant, mais cela ne lui pose pas vraiment de problème: "Il n'y avait déjà aucun manuel qui existait en morale. Il faut être un peu autodidacte et se renseigner, lire", explique-t-elle. Des formations continues sont proposées, ainsi qu'un programme en ligne sur le site enseignement.be.
Apprendre "à mieux vivre ensemble"
Interrogés par Jennifer Istace pour Bel RTL, les parents de l'Athénée royale d'Auderghem se réjouissent aussi des valeurs qui devraient être transmises grâce à ce cours.
"Je pense qu'il faut leur laisser cet espace de parole, estime une maman. Et qu'on leur enseigne les valeurs fondamentales de la société".
"Pour moi c'est très important que les élèves ne soient plus séparés, lorsqu'on parle de philosophie. Moi ça ne me dérange pas qu'il y ait des cours de religion très variés mais je voudrais bien que tous les enfants entendent parler la même voix, et donc qu'ils apprennent aussi à mieux vivre ensemble", déclare un autre parent d'élève.
Certains posent beaucoup d'espoir sur ces quelques heures de cours : "Pour fonder certaines valeurs communes à tous les élèves et tous les futurs citoyens, que ce soit des notions philosophiques ou des notions liées à des connaissances de base que sont les droits de l'homme. Ca me semble être un apprentissage fondamental", ajoute enfin une maman.
La répartition des élèves n'est pas encore connue mais selon un premier coup de sonde, moins de 10% des élèves ont choisi deux heures de citoyenneté.
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